La commune de Moindou faisait partie des trois communes du pays n’ayant pas encore hissé le drapeau kanak. Lors du conseil municipal d’hier, les élus n’avaient qu’un seul point à délibérer : le lever ou pas de cet étendard au fronton de la mairie. Joseph Peyronnet, le maire, a ouvert la séance en rappelant qu’il n’avait pas changé d’avis : « Je suis toujours pour un drapeau commun. » Il a rappelé également qu’il n’y aurait aucun débat à l’issue du vote, quelle que soit la décision prise. Avant que les élus ne passent au vote, il a été donné lecture du courrier de Jean-Michel Hoveureux, qui avait donné procuration à Ghislain Santacroce (Calédonie ensemble) pour voter contre. « Le lever du drapeau kanak est un signe fort, la reconnaissance de l’autre, le respect de chacun, l’est tout autant. Aujourd’hui, nous allons nous inscrire dans l’histoire et enfin parler de destin commun », a déclaré Numa Huyard (Rump).

Joie. Avec huit voix pour et sept contre, le conseil municipal a voté pour le lever du drapeau. A l’issue du vote, certains administrés dans la salle ont laissé échapper un cri de joie. « Enfin le drapeau est debout chez lui », s’est exclamé Truba, du quartier de Tanguy. Ghislain Santacroce s’est levé de table et a annoncé qu’il se retirait du conseil. « Je ne vois plus l’intérêt de rester. Ceux qui veulent déstabiliser la commune, à eux de prendre leurs responsabilités, moi je me retire », a-t-il lancé avant de quitter la salle.
Le drapeau a été immédiatement installé au fronton de la mairie sous les applaudissements de la cinquantaine de personnes présentes. Avant de se quitter, Maxime Nekiriaï, président de l’aire ajië arho et du district de Mweo, a fait un geste coutumier pour marquer cet évènement.

Historique. « Aujourd’hui c’est Moindou, demain ce sera La Foa, puis Bourail. Je prends le pari qu’avant la fin de l’année le drapeau kanak flottera sur toutes les communes du pays. Cette journée est pour nous historique », s’est félicité Jean- Marie Hoveureux. Joseph Peyronnet avait du mal à cacher sa déception. « Je regrette ce vote, mais je m’incline devant une décision majoritaire. Je rappelle que notre assemblée s’était prononcée, le 4 octobre 2010, en sens contraire. Ce drapeau, je le respecte parce qu’il est l’emblème d’un parti politique, mais il n’est pas à mes yeux, le drapeau commun prévu par l’accord de Nouméa », a-t-il conclu.