Les Nouvelles calédoniennes : Que vous inspire ce retour en campagne, seulement un an et demi après les élections de 2014 ?

Un an et neuf mois, c’est du temps perdu. On pensait que cette alliance allait tenir jusqu’à là fin de la mandature en 2019, mais au bout d’un mois, ça n’allait déjà plus. On est heureux de retourner aux urnes. Car en 2014, on n’avait pas franchi le 1er tour avec nos 108 voix. Et avec cette division entre l’UC et le Palika, on espère récupérer des voix.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je suis confiant pour atteindre les 10 % et être présent au second tour. En 2014, on peut considérer que l’on a été sanctionnés par les électeurs déçus de notre alliance avec le RUMP. On est un jeune parti sur l’île des Pins, présent pour la première fois aux élections municipales de 2008. Et 2015 est une nouvelle chance qui s’offre à nous.

Votre liste est-elle différente de celle de 2014 ?

Sur la liste de 2015, les numéros 1 et 2 sont les mêmes. Mais il y a trois changements notables, trois nouveaux colistiers, deux jeunes filles et un homme. Les trois sont des sympathisants déçus des autres listes et ont rallié notre groupe.

Sur le plan du nom de la liste, il y a un vrai changement pour 2015. Ce n’est plus Kwengnii ensemble, mais Calédonie ensemble. On a fait ce choix d’être plus clairs car les gens ne comprenaient pas bien que l’on porte deux noms.

Quels appuis ce parti vous apporte-t-il ?

Tout notre programme a été présenté aux responsables politiques du parti. Ils ont donné leur aval. Tout ce qui est indiqué sur notre programme est réalisable et financé. Nous avons le feu vert de la province Sud, notamment pour la carte continuité.

Quelles sont vos priorités ?

Notre programme est axé sur la lutte contre la vie chère. Notre thème principal est la continuité territoriale. Car c’est là le problème des gens de l’île. On n’a que huit allers-retours aidés en avion et huit en bateau, et ce n’est pas suffisant.

Pour ces élections on programme un nombre illimité de voyages aidés à 8 000 francs l’aller-retour pour l’avion et à 3 500 francs l’aller-retour pour le bateau. On revient finalement au système d’avant 2012. Ceci a été validé par nos élus à Nouméa. Cette aide sera financée uniquement par la province Sud et non plus par le gouvernement, et uniquement pour l’île des Pins.

Nous allons aussi nous pencher sur l’aide publique au fret maritime. En 2013, un protocole d’accord avait été signé pour alléger le coût du fret sur les îles. Mais ici, on n’a rien vu.

Au chapitre développement économique, on a le projet de faire construire une maison commune par tribu, un projet déjà présenté en 2014. Ce lieu est un espace de loisirs utile pour les gens des tribus et leur construction donne du travail aux jeunes dans le cadre de chantiers d’insertion. Ces projets sont bien sûr menés avec la province Sud. En 2016, la tribu de Ouatchia verra la construction de sa maison commune pour un budget de 30 millions. J’ai aidé le président de l’association à faire les démarches. Même si on n’est pas à la mairie, on fait quand même des choses de notre programme. La seconde grande priorité porte sur le projet éducatif local. C’est un document mis en place par la commune pour accompagner les jeunes dans leur parcours éducatif.

Pourquoi avoir choisi de partir seul pour cette élection ?

Nous avons fait une tentative de rapprochement avec les Républicains mais cela a échoué. Ils ont refusé. Mais nous n’avons pas peur, car nous représentons l’alternative entre des partis indépendantistes qui se font la guerre. Je lance un appel à ceux qui ont voté FLNKS en 2014 et qui sont déçus, notre parti représente une solution concrète.

Allez-vous vous rapprocher d’autres listes au second tour ?

On verra au soir du 6 décembre. Notre but est d’être présents au second tour. Notre force est que notre groupe est à la présidence de la province Sud. Les autres partis regarderont dans notre direction, d’autant que l’UC et le Palika ne vont pas s’allier.