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- | Crée le 24.01.2012 à 03h00 | Mis à jour le 23.07.2016 à 23h54ImprimerRose-May Thiriet, productrice de fruits à Farino, et Christian Mille, chercheur entomologiste à l'IAC, autour de son ouvrage sur la lutte biologique. En médaillon, un « augmentorium ».Dans le cadre de la lutte biologique contre les mouches de fruits, l'IAC met en place un dispositif expérimental chez les producteurs de fruits. Hier, le premier augmentorium a été posé chez Rose-May Thiriet, productrice de goyaves à Farino.
L’idée est la suivante : les mouches de fruit sont parasitées par des micro-hyménoptères (insectes de l’ordre des guêpes, fourmis et abeilles), appelés parasitoïdes car ils tuent leur hôte au cours de leur développement. Sur le territoire, il en existe cinq espèces, dont une endémique et une autre commune à l’île de La Réunion qui semble la plus efficace des cinq. L’objectif est de favoriser le développement de ces parasites pour qu’in fine, les populations de mouches de fruit dans les vergers diminuent significativement et que les rendements s’améliorent.
Pesticides. Hier, le premier augmentorium a ainsi été installé par l’Institut agronomique calédonien (IAC) chez Rose-May Thiriet, à Farino. Le système a été inventé à Hawaï, puis utilisé sur l’île de La Réunion, où il a fait ses preuves. Il s’agit d’une sorte de cage constituée d’une armature en métal autour de laquelle est fixée une bâche, percée d’une trappe et ajourée d’une moustiquaire. La trappe sert à introduire des fruits piqués par les mouches qui sont elles-mêmes parasitées. La moustiquaire permet quant à elle aux parasitoïdes de s’échapper pour aller coloniser d’autres mouches dans les vergers, tout en empêchant les mouches de s’enfuir. Rose-May Thiriet confie : « Environ un tiers de ma production de goyaves part à la poubelle à cause de ces mouches. Je n’utilise pas de pesticides. C’est pourquoi j’espère vraiment que ces pièges marchent ! » Christian Mille, chercheur entomologiste à l’Institut agronomique calédonien (IAC), souligne : « Les parasitoïdes sont extrêmement sensibles aux insecticides, et pour avoir des résultats concluants, il est nécessaire de placer les augmentoria sur des exploitations indemnes de tous produits chimiques. »Maille. Dans quelques mois, l’IAC évaluera l’efficacité de ces dispositifs en milieu naturel. En attendant, les chercheurs travaillent en laboratoire, sur leur station de recherches fruitières de Pocquereux, à affiner la maille pour qu’elle soit la plus adaptée possible à nos parasitoïdes. Car « même si l’augmentorium a fait ses preuves ailleurs, explique Christian Mille, des spécificités existent toujours et il est nécessaire de s’assurer que la maille choisie pour la Nouvelle-Calédonie est en adéquation avec les micro-hyménoptères présents dans nos cultures. » Si les essais sont concluants, alors chaque producteur de fruits pourra s’en fabriquer selon une norme bien définie. Environ quatre augmentoria sont nécessaires pour couvrir un verger de 5 hectares environ.
Rose-May Thiriet, productrice de fruits à Farino, et Christian Mille, chercheur entomologiste à l’IAC, autour de son ouvrage sur la lutte biologique. En médaillon, un « augmentorium ».
« Un tiers de ma production de goyaves part à la poubelle à cause de ces mouches. »
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