«Une ambiance comme celle-là, c’est la première fois que l’on voit ça », s’enthousiasme Célestin, de Païta. Et pour cause, c’est aussi la première fois que le stade Numa-Daly accueille 12 000 spectateurs. « Il y a 5 % de la population dans le stade, calcule Célestin, c’est énorme ! »

Espoir. Corinne, originaire de Poindimié, ne voulait manquer l’événement pour rien au monde. Elle est venue en famille, avec son fils Mata et sa cousine Christelle. « L’atmosphère est électrique, s’exclame la jeune femme. On ne pense qu’à une seule chose, c’est à encourager la Calédonie tous ensemble. » Christelle, qui a obtenu sa journée pour venir à Nouméa est également émue : « On partage beaucoup, avec tout le monde, c’est un vrai espoir pour le pays ! »
Comme en écho, François déboule avec un ami. Tous deux sont de Nouméa et chacun porte une perruque rouge frisée rouge dans laquelle sont plantés deux drapeaux, le tricolore et celui du FLNKS. « Ces Jeux, c’est une opportunité pour tout le monde de se réunir autour d’un même objectif, analyse François. Ça fait plus que tous les discours politiques ! »

Ferveur. Pour Jacques, un ado de Tindu, ce qui prime c’est avant tout l’événement sportif. « C’est très fort, lâche-t-il. On se croirait en France avec des tribunes pleines et des écrans géants dans le stade. » Tout à sa joie, Jacques ose même une comparaison ultime, qui traduit son émotion : « On se croirait à la Coupe du monde ! »
Pradjo, originaire du Vanuatu, se fait chambrer pour l’élimination des Vatu Boys. Mais pour lui, l’essentiel est ailleurs : « L’ambiance, elle est net, confirme Pradjo. C’est la première fois dans une compétition du Pacifique qu’il y a une telle ferveur, mais le plus important, c’est que ça peut motiver les jeunes. Ça peut les aider à voir que, même s’ils quittent l’école, ils peuvent faire autre chose que de rester à la maison. »

Haka. A ceux, comme Steeve de Bourail, qui trouvent que le jubilé Karembeu était « plus bon enfant », Wahnazé apporte une réponse plus nuancée. « C’est difficile de comparer, nuance le jeune homme de Luecila. On constate simplement que nous sommes capables d’accueillir de grands événements. » Seule déception : Wahnazé aurait souhaité plus de traditions dans les spectacles. « On aurait aimé que le tchap et le pilou soient plus mis en avant, et qu’il y ait un peu plus de sifflets kanak, explique le jeune homme, mais ça va. Avec Lax, nous avons eu un haka de chez nous ! »
Pour Wabutr, 7 ans, qui est venu depuis Tontouta, ce jour est aussi à marquer d’une pierre blanche : « C’est la première fois que je viens au stade et j’ai gagné deux billes. » Tout juste le score final des Cagous contre les îles Salomon.