n Quel est le profil de la sélection ?

Entre les compétitions en bassin et l’eau libre, les Cagous en bonnet de bain sont au nombre de vingt, avec une parité totale : dix filles, dix garçons. La chose était connue depuis belle lurette mais elle saute aux yeux à la lecture de la liste : les meilleurs Calédoniens ne seront pas de la partie. Lara Grangeon, qui aurait participé à ses 4es Jeux du Pacifique, et Maxime Grousset seront aux championnats du monde en Corée du Sud.

« On se retrouve avec une sélection typique de la Calédonie, ça correspond à ce que notre natation est, assure Emmanuel Poissier, directeur sportif au Cercle des nageurs calédoniens (CNC) et membre de l’encadrement pour les Jeux… D’un côté, on a l’expérience de ceux qui sont allés chercher une autre natation métropolitaine ou internationale, de l’autre, une jeune natation locale qui est en train de monter et qui a besoin de compétition comme ça pour sortir de son quotidien. »

Les groupes hommes et femmes sont diamétralement opposés en termes de composition. Plus de la moitié des sélectionnés masculins résident en Métropole ou aux États-Unis (Florent Janin, Julien-Pierre Goyetche) à l’année, quand elles sont seulement deux féminines hors territoire (Emma Terebo aux États-Unis, Adeline Williams en Australie).

n Quelles sont les chances de médaille ?

Il y a quatre ans, dans le sillage d’une Lara Grangeon vorace (voir ci-contre), Emma Terebo avait glané 9 médailles d’or. La sprinteuse, spécialiste du dos, voudra réaliser au moins la même moisson. Elle portera sur ses épaules une bonne partie du bilan du plus beau métal de la sélection.

Adeline Williams devrait bien figurer en brasse, Charlotte Robin en eau libre, et les relais sont une nouvelle fois attendus au tournant, avec notamment Armelle Hidrio et May Toven. L’armada des Dumbéennes, toutes âgées entre 16 et 17 ans, tentera de se glisser en finales et pourquoi pas accrocher des podiums. Maïana Flament pourrait succéder à Lara Grangeon sur les épreuves de demi-fond.

Chez les hommes, les médailles d’or seront difficiles à aller chercher. On retrouvera sur le sprint Florent Janin et Julien-Pierre Goyetche (triple médaillé de bronze en 2015), sur le papillon Thibault Mary (double médaillé d’argent en 2015, en or sur l’eau libre), Thomas Oswald sur la brasse et Emmanuel Limozin sur le 4 nages (médaillé de bronze en 2015).

Les nageurs locaux tenteront eux aussi d’attraper des finales et au mieux des podiums. Hugo Savignac jouera crânement sa chance en eau libre pour l’or, même si un engagé surprise pourrait contrarier ses plans.

n Quelle concurrence connue ?

Chez les hommes, certains nageurs apparaissent mieux armés sur le papier que nos Cagous. Un Wesley Roberts des Îles Cook, par exemple, a déjà participé aux Jeux olympiques 2016 et aux derniers Jeux du Commonwealth sur le 400 mètres NL et le 1 500 mètres. Il fait clairement office d’épouvantail et pourrait s’aligner également sur l’eau libre.

Sur le sprint, les frères tahitiens Guillaume et Nicolas Vermorel feront les gros bras. Le deuxième a fini 5e et 8e sur les 50 et 100 mètres papillon des derniers France élite. Sans oublier leurs compatriotes Rahiti De Vos et Anthony Clark, qui dessinent les relais du Fenua en favoris.

fabien.lefranc@lnc.nc

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