Jean qui rit et Jean qui pleure. Tout le monde connaît la fable. En ce moment, l'AS Millénium revisite bien malgré elle ses classiques. Après avoir tutoyé les sommets l'an dernier, vainqueur des deux coupes et finaliste du championnat, les Blanc et Vert risquent fort de payer au prix cher ses atermoiements. Un entraîneur (Christian Gindre) et quatre titulaires (Hoatau, K. Latuva, Y. Latuva et Mufana) viennent en tout cas de quitter le navire. Pascal Moisan, joueur, est aujourd'hui le nouveau président d'un club sérieusement démuni. « Mécontent » après les play-off, Christian Gindre a préféré tirer sa révérence. Le désormais ex-entraîneur de Millénium a jugé qu'il ne pouvait plus « continuer (sa) mission », prétextant s'être aperçu de son impossibilité « à apporter quoi que ce soit à ce club ». Au-dessus du lot lors de la phase régulière, Millénium semblait voler vers un premier titre territorial. Mais en finale, il a buté sur l'AS Dumbéa au terme d'une finale en trois actes où ses troupes se sont désunies. En total désaccord avec les dirigeants du club, Gindre a donc démissionné. Sans un pincement au cœur. « J'ai vécu une belle aventure avec Millénium et j'ai donc un sentiment mitigé », confie-t-il. Avec des moyens limités, sa formation n'en a pas moins été deux fois finaliste du championnat en 2002 et 2003. Humilité« Il ne nous a pas manqué grand-chose pour faire le Grand Chelem dont je rêvais. J'étais ambitieux. Trop ? Je ne sais pas. Mais j'ai vu que ce quelque chose qui manquait à Millénium, je ne pouvais pas l'apporter... » Energique pour ne pas dire extraverti, Christian Gindre avait été victime de critiques pas toujours fair play avant et pendant la finale du dernier championnat. « Je vais faire preuve de plus d'humilité à l'avenir, sourit-il. Si je dois rester dans l'ombre pour obtenir des résultats avec mon nouveau club, je le ferai. On n'aura rien à me reprocher... » Contacté à l'intersaison par le Mont-Dore, l'ancien coach de Lyon Caluire (N2) n'a pas hésité longtemps. Une belle salle, des créneaux intéressants, une salle de musculation et une piste d'athlétisme à disposition : l'idéal pour construire quelque chose de solide. « J'ai des moyens qui me satisfont pleinement », commente-t-il simplement. Ses ambitions remisées dans un tiroir, « pour le moment », il va tout d'abord travailler à réussir sa liaison entre les jeunes joueurs mondoriens et les quatre titulaires de Millénium qui l'ont suivi, « dès qu'ils ont su que je partais ». Loin des prétentions affichées par les gros bras du championnat, la JS Mont-Dore devrait se contenter de bâtir l'avenir pour renouer avec un glorieux passé. Avec un exemple sous le nez : l'équipe féminine qui survole son sujet depuis quelques années et qui défendra les couleurs calédoniennes aux finalités N3, en métropole, fin juin. Christian Gindre se verrait bien dans le même avion qu'elles d'ici trois saisons...