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    Sports
  • LNC | Crée le 16.06.2003 à 21h00 | Mis à jour le 23.07.2016 à 18h50
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    Il a passé sept ans au pays du VII. Manager de la sélection calédonienne pour les Jeux de Suva, Frédéric Laurent a tout connu, tout vécu avec l'équipe nationale fidjienne dont il était également le manager avant de s'installer définitivement sur le Territoire, voici trois ans. Visite guidée dans les entrailles du sport roi de l'archipel avec un ouvreur huppé.

    « Si jamais les Fidji ne gagnent pas en rugby, les Jeux vireront à la catastrophe nationale... » Frédéric Laurent n'en rajoute pas. Il sait plus que quiconque l'importance du tournoi à VII. Quand bien même les Fidjiens termineraient à la première place au général des médailles, la fête serait gâchée. Totalement. Et les 25 000 spectateurs quotidiens du tournoi pleureront comme des gosses.Véritable institution, le rugby est une religion aux Fidji. Aucun sport n'arrive à la cheville de sa popularité. Dans les rues, les enfants jouent avec des noix de coco et les adultes, s'ils ont raccroché les crampons, sont de virulents supporters. Imaginez plutôt : en mars dernier, la sélection nationale est éliminée en demi-finale du tournoi de Hong-Kong, du jamais vu depuis 14 ans. Le lendemain, unanimes, les journaux mettent à prix la tête de l'entraîneur. On ne badine pas avec l'humiliation. L'allure débonnaire, Frédéric Laurent peut sembler introverti de prime abord. Une question, une seule, sur le sujet, et voilà notre homme lancé sur le 100 m de toute sa vie, comme un beau bébé fidjien de 120 kg qu'il aurait très certainement aimé être. Introduit jusqu'à la présidence Né dans le Sud-Ouest, plongé dans le bénitier de l'ovale dès son plus jeune âge, il a embrassé une sobre carrière de joueur avant de s'exiler dans le Pacifique. Sillonnant les mers du Sud, il pose son sac à Suva en 92 pour ne plus quitter l'archipel jusqu'en 2000. Sa profession, organisateur d'événements culturels, l'a poussé jusqu'aux Fidji. Le hasard fait toujours bien les choses. Il y rencontrera son épouse. Et sa maîtresse. Les deux font battre son cœur mais l'ovale le fait chavirer dans une tout autre dimension. « Rien ne m'a plus apporté que le rugby, lâche-t-il. Ce n'est pas facile de s'intégrer même si on parle plutôt bien l'anglais. Mais un Blanc qui vient s'occuper de jeunes et qui arpente les lignes de touches du matin au soir, ça frappe les esprits... » Rapidement ses qualités humaines et sa maîtrise de la logistique lui ouvrent les portes des clubs, des sélections provinciales et, enfin, de l'équipe nationale. « J'ai même été reçu par le président de la République », sourit-il. Talentueux sur un terrain, les Fidjiens manquaient alors cruellement d'un manager capable « de tout gérer dans une tournée. Les réservations d'avion, d'hôtel, les formalités en tout genre... » Il s'y colle et la confiance de ses hôtes n'en est que décuplée. « J'ai beaucoup apporté mais j'ai énormément appris au contact de ces gens merveilleux, souffle-t-il. « Une assistante sociale » Des gens qui sont proches de la vérité contrairement à notre société occidentale. N'allez pas dire à un Fidjien qu'il va gagner sa vie en jouant au rugby, il ne comprendrait pas. Il m'a fallu leur inculquer certaines notions pour convaincre les plus entreprenants à signer dans des clubs français et européens. » Aujourd'hui encore, depuis Nouméa, il gère le quotidien de certains de ses poulains. D'une certaine façon, il concède sans vanité aucune « avoir participé au développement du rugby fidjien... en ayant davantage été une assistante sociale qu'un coach ! » rigole-t-il. Mais au delà des signatures paraphant un contrat, il retient des aventures extraordinaires d'un bout à l'autre de la planète. L'Europe, l'Asie, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont rythmé ses années passées à Suva. Englué dans cette matrice ovale, phénomène de société, société tout court, Frédéric Laurent ne pouvait en ressortir indemne. Planète Mars Aujourd'hui encore, il parle de « planète Mars », « d'extra-terrestres », « de meilleurs joueurs au monde ». Il s'extasie sur les qualités naturelles des Fidjiens, « capables de courir 100 m en ligne sur une attaque, et de revenir tout aussi vite en défense », narre les commentaires d'un journaliste australien venu assister au tournoi national 2001 quelques semaines avant la Coupe du Monde qui serait reparti ébahi par le niveau de jeu des huit équipes quarts de finaliste « toutes susceptibles de gagner la World Cup » !« On a beau en faire des tonnes sur la Nouvelle-Zélande, explique-t-il, je peux vous assurer qu'il n'y a pas un pays au monde qui respire autant rugby que les Fidji. Quand vous êtes dans une enceinte remplie par 25 ou 30 000 spécialistes, n'allez pas faire tomber un ballon. Et si c'est le cas, courez vite aux vestiaires ! » Seul grain de sable dans la belle mécanique, la réticence des Fidjiens face au tableau noir. A force d'espionnage industriel, leur jeu, décortiqué et analysé, est aujourd'hui trop stéréotypé pour surprendre les squads professionnels kiwis ou anglais. « Ils n'ont malheureusement pas de stratège, ils ne suivent que leur instinct et si jamais vous parvenez à les priver de ballon, leur univers s'écroule », assure notre homme.C'est en ce sens pourquoi la sélection de Guam, vieillissante, à fait place à une formation rajeunie qui, selon toutes vraisemblances, sera « hors concours tellement son fond de jeu est au-dessus du lot ».

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