Une semaine à Fidji pour gagner et préparer l'avenir

Athlétisme

Anthony Fillet | Crée le 07.07.2016 à 03h00 | Mis à jour le 24.07.2016 à 17h33

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$Nouméa, samedi 2 juillet. La sélection calédonienne d\'athlétisme s\'est réunie au stade Numa-Daly, le week-end dernier, pour faire un dernier point avant les Oceania à Fidji.$

Nouméa, samedi 2 juillet. La sélection calédonienne d'athlétisme s'est réunie au stade Numa-Daly, le week-end dernier, pour faire un dernier point avant les Oceania à Fidji. Photos A.F.

La délégation calédonienne s'est envolée hier matin pour Suva. Elle participera à partir de jeudi aux championnats d'Océanie juniors et seniors. La compétition durera trois jours. Plusieurs médailles sont espérées.

Quelles ambitions pour les Calédoniens ?

Aucun nombre minimum de médailles n’a été établi par la Ligue calédonienne d’athlétisme, mais revenir les mains vides serait considéré comme un échec. Si certains sont là pour découvrir le haut niveau, d’autres, plus confirmés, sont attendus dans la bagarre avec les meilleurs. Avec ses records personnels à 10”87 sur 100 m et 22”02 sur 200 m, le sprinteur David Alexandrine, dont les douleurs aux mollets ont disparu depuis une semaine, visera au minimum une place en finale. Atanasia Takosi, médaillée d’argent aux Jeux du Pacifique 2015, aura aussi un statut à défendre. Comme Linda Selui, dont le record du Pacifique en javelot (57,32 m) tient depuis 2011.

Quels sont les pays qui participent ?

Ils sont onze. L’épouvantail de la compétition est évidemment l’Australie. Devant leur public, les athlètes fidjiens pourraient également être difficiles à battre. « En sprint et en lancer, notamment, ils sont dans la dernière ligne droite pour se qualifier pour les Jeux olympiques de Rio », prévient Sandra Lambrani. La directrice technique calédonienne se méfie aussi « des Tongiens et surtout des Papous, qui eux aussi ont des athlètes susceptibles d’aller à Rio ». Parmi les autres adversaires, on trouve le Vanuatu, Tuvalu, Kiribati, Norfolk, les Samoa, les Salomon ou encore Wallis-et-Futuna. « Il y a du monde, ça va jouer des coudes... »

Quand auront lieu les épreuves ?

Le format de la compétition étant resserré, avec seulement trois jours d’épreuves, il y aura des finales le jeudi, le vendredi et le samedi. Parmi les courses phares, le 5 000 m garçons et filles livrera son verdict dès le premier jour. Ce sera le lendemain soir pour le 100 m et le dernier jour pour le 200 m. Rien n’est prévu le matin. Tout se passera entre 13 heures et 18 h 30. Fin du championnat programmée samedi en milieu d’après-midi avec en conclusion le relais 4 x 100 m masculin.

14 athlètes

Ils sont huit garçons et six filles à être partis à Suva. David Alexandrine chez les garçons et Linda Selui pour les filles sont les capitaines.

Le point de vue de... Sandra Lambrani, directrice technique

Comment cette sélection calédonienne a-t-elle été construite ?

On a choisi beaucoup de jeunes, certains sont cadets. L’idée, c’est de voir comment ils se comportent dans la confrontation. Faire des compétitions en Calédonie, où la concurrence est faible, est une chose. Participer à des compétitions à l’étranger, avec un niveau relevé, en est une autre. Des athlètes comme Solenne Kerleguer et Etienne Cochou en course, Keoua Vendegou en saut ou encore Jean-Paul Vehikite dans les lancers, on les prépare pour les Jeux du Pacifique, en 2019, à Tonga. Ils vont prendre une bonne dose d’expérience.

Est-ce risqué de miser aussi vite et autant sur les jeunes ?

Non, parce qu’ils sont volontaires. Ils se sont dépouillés, ils ont amélioré leurs performances car ils savaient que derrière il y avait les Oceania. Il faut laisser la chance aux jeunes pour qu’ils accèdent un jour au haut niveau, à l’image du décathlonien Florian Geffrouais qui a quasiment les deux pieds aux Jeux olympiques de Rio.

Y a-t-il des absents dans cette liste ?

Très peu. Certains se sont retirés car il y avait le baccalauréat. Je pense à Falakika Fakate, qui a un potentiel de médaillée en championnat de France en lancer de poids et de disque. Il y a aussi le sauteur en longueur Fred Erin, mais là c’était un choix.

David Alexandrine et Linda Selui sont les deux capitaines. Quel sera leur rôle ?

On a un budget limité, on ne peut pas emmener d’entraîneur. Les plus anciens auront à la fois un rôle d’athlète et d’encadrement. Ils ont le profil. On ne parle pas assez d’eux, mais ils montrent l’exemple. Ils vont aider les jeunes à s’organiser dans une compétition et à apprendre la routine de l’échauffement, la routine de la chambre d’appel... C’est très important.

Propos recueillis par A.F.