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    Sports
  • Propos recueillis par Anthony Fillet | Crée le 23.12.2017 à 15h01 | Mis à jour le 26.12.2017 à 22h09
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    André Giraud a été vice-président de la Fédération avant d’en être le patron. Photo Julien Cinier
    Athlétisme. Président depuis un an de la Fédération française d’athlétisme, le Marseillais André Giraud effectue sa première visite auprès de la Ligue de Calédonie, laquelle espère accueillir le championnat d’Océanie 2021.

    ENTRETIEN avec André Giraud, patron de l’athlétisme français

    Pourquoi êtes-vous en Calédonie ?
    Je suis arrivé samedi. C'était un déplacement prévu de longue date. Il est normal qu'en tant que président de la Fédération je rende visite à toutes les ligues, y compris les plus éloignées. Je me suis rendu en Martinique et en Guadeloupe, je n'ai pas eu le temps d'aller en Guyane, puis en octobre je suis allé à la Réunion. Pour la Calédonie cela me paraissait être la bonne période. Je repars le 5 janvier. 

    Comment avez-vous occupé vos premiers jours sur le territoire ?
    Dès le dimanche nous avons fait des réunions internes avec la Ligue. Le lundi on a discuté avec Félicia Ballanger et Pierre Forest, de la Direction de la jeunesse et des sports, ainsi qu’avec des athlètes, comme Florian Geffrouais ou Ashley Bologna. Le mardi, on a vu la ministre des Sports. Le mercredi, le comité directeur de la Ligue et les différents clubs. Et, le jeudi, les médias. Je devais aller à Wallis-et-Futuna mais ça ne se fera pas : une délégation viendra ici le 2 et le 3. Je la rencontrerai.  

    Quelle image aviez-vous de la Ligue calédonienne d’athlétisme ?
    Il y a deux ans, elle était en totale perdition. Il fallait réagir, les clubs l'ont fait : il y a eu des élections démocratiques, avec Paul Poaniewa qui s'est présenté pour remettre de l'ordre dans la maison. Un cadre technique, Sandra Lambrani, que je connais depuis longtemps, était arrivé un peu avant et nous avait fait remonter les problèmes : l'éloignement, le manque de moyens et le fait que la politique de développement de la Fédération n'était pas suivie comme elle aurait dû l'être, c'est pour cela que l’on perdait des licenciés... Et une Ligue qui n'a pas un nombre suffisant de licenciés ne peut pas se développer.

    Est-ce mieux, désormais ?
    Avec la nouvelle équipe, les choses se remettent en place, progressivement. La politique développée par la Ligue calédonienne est désormais en parfaite cohérence avec la politique fédérale, 
    laquelle est organisée autour de quatre secteurs : il y a l'athlétisme de performance, avec toutes les disciplines, il y a l'athlétisme d'initiation et de découverte pour les moins de 12 ans, il y a aussi le hors stade avec le trail qui prend une ampleur considérable, on a d'ailleurs formé des cadres capables d'encadrer ces pratiquants, et le quatrième secteur c'est l'aspect sport santé.

    L’équipe de France élite ne compte aucun Calédonien. Or, c’est une vitrine...
    On a le même phénomène en Martinique et en Guadeloupe, qui étaient de forts pourvoyeurs en équipe de France, notamment en sprint et en saut. Là-bas il y a des guerres de clochers… Ils sont restés dans les années 80 ou 90 ! Or, aujourd'hui, on ne peut plus faire du haut niveau si on ne se professionnalise pas : ça ne veut pas dire gagner des grosses sommes, on n’est pas au foot, mais avoir une attitude professionnelle dans sa préparation. On ne peut pas faire un parcours de haut niveau et suivre des études normalement, ce n’est pas vrai : il faut du sur-mesure. Derrière chaque athlète on doit construire un parcours personnalisé, sécurisé.

    Le parcours classique, à savoir se former en Métropole, n’est-il pas devenu un modèle dépassé ?
    On a fait l'erreur de penser que, quand on repérait un athlète, par exemple aux Antilles, il fallait le faire venir à l'Insep, à Paris : et là, les trois quarts on les perd en route parce qu'on les enlève de leur milieu naturel, familial, ils arrivent dans une capitale énorme... Notre souci, c'est maintenant de les faire évoluer sur leur territoire avec un environnement qui correspond à ce qu'on doit faire pour atteindre le haut niveau.

    La lanceuse de poids Ashley Bologna, Calédonienne de 17 ans, 11e des Mondiaux cadets, ne partira donc pas ?
    Peut-être, mais le plus tard possible ! Mais pour qu’elle progresse ici, il lui faut des confrontations à l’étranger, par exemple en Australie. Or, cela a un coût...
    Ça a été un des points qu'on a abordés avec les autorités. L'idée, c'est de faire de la Calédonie un appui important de la représentation de l'athlétisme national dans le Pacifique, c’est-à-dire de lui donner une légitimité. Cette légitimité implique de la confrontation. Et oui, elle a un coût... Il faut que les collectivités aillent dans ce sens. Si on reste sur les financements actuels, la possibilité de développement est limitée, y compris sur le haut niveau. On ne peut pas demander à des athlètes qui ont un fort potentiel de faire 22 000 kilomètres pour se confronter, et progresser. 

    Très bien, mais qui va payer ?
    Le gouvernement calédonien ! Et la Fédération française s’engage à aider avec notamment l’envoi sur place de formateurs pour des périodes d’un mois. Un cadre  spécialiste de l’aspect initiation des jeunes, et un pour le côté santé viendront d’ailleurs ici l’an prochain.

    Vous vous êtes promené à Nouméa. Qu’avez-vous pensé des infrastructures ?
    J'ai vu un très beau stade (Numa-Daly, NDLR), qui a vieilli : il n'est pas en mesure d'accueillir des compétitions internationales. Cela fait partie des discussions qu'on a eues : on ne peut revendiquer un positionnement international si on n'est pas en mesure d'offrir des installations de qualité...

    Envisagez-vous sereinement l’avenir de l’athlétisme ici ?
    J'ai vu un potentiel intéressant de jeunes. Maintenant, il faut travailler : ça ne se fera pas d'un claquement de doigts, mais il y a une équipe sérieuse, une volonté de suivre la politique fédérale. Contrairement à la Guadeloupe, qui a trente ans de retard, je ne suis pas pessimiste pour la Nouvelle-Calédonie !

    Vous reverra-t-on un jour ?
    J’espère en mai, lors de la Coupe des lancers à Boulari, pour signer la convention entre la Fédération française et le gouvernement calédonien dont nous avons discuté cette semaine.

    Repères

    Pas de base arrière pour Tokyo 2020
    L’idée en fait fantasmer beaucoup : et si la Calédonie servait aux sportifs français en amont des prochains JO d’été, dans un an et demi ? Après tout, il y a seulement deux heures de décalage horaire entre Nouméa et Tokyo, mieux que les huit heures entre la Métropole et le Japon... André Giraud se montre pragmatique : 
    « La porte n'est pas fermée. Si des efforts sont consentis pour la rénovation des installations, rien ne nous interdit d’imaginer que des groupes d’entraînement viennent, mais l’équipe de France en entier c’est impossible ! Aujourd'hui on s'oriente plutôt vers des camps proches de Tokyo, à Kobe par exemple où nous avons la possibilité d'avoir des installations de qualité. »

    Les JO de Paris 2024 s’annoncent prolifiques
    Le président de l’athlétisme français se veut optimiste sur l’avenir. Et pour cause : 
    « Jamais on n’avait obtenu autant de si bons résultats que cette année : 32 médailles si on ajoute le championnat du monde cadets et le championnat d'Europe juniors. Cela devrait se confirmer en 2018, avec le championnat du monde juniors... »

    Progression constante 
    « Il y a dix ans, la Fédération française d’athlétisme avait 180 000 licenciés », se souvient André Giraud.
    « Aujourd’hui, on a atteint 320 000 », dont 738 ici, contre 488 fin 2014. « Si on arrivait à 400 000 fin 2020, ce serait fabuleux. Contrairement à d’autres, notre sport a su évoluer. »

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