Au fil des fuseaux horaires, la vague de protestation partie d'Asie a atteint l'Europe pour finir sur le continent américain, où plusieurs centaines de milliers de personnes se sont rassemblées, notamment à New York et Montréal (Canada).200 000 à Manhattan A New York à la mi-journée, les manifestants se sont rassemblés dans le centre de l'île de Manhattan, sur Broadway, avant de marcher dans le calme en direction de la place Washington sous un soleil estival et encadrés par un impressionnant dispositif policier. Selon CNN, ils étaient 200 000.Liana Owen, 16 ans, est venue avec ses parents de la région des Poconos, à deux heures de route de New York. “Il est important que le monde entier sache que nous ne croyons pas en cette guerre. Il n'est pas normal que nous envahissions un pays pour en changer le régime. Ils auraient dû obtenir l'aval de l'ONU pour cela, et ils ne l'ont pas eu”, dit-elle. L'absence de feu vert onusien et l'isolement des Etats-Unis sur la scène internationale reviennent comme un leitmotiv chez les manifestants.“C'est de la folie”, assure David Lieber, 36 ans, qui porte son fils de deux ans sur les épaules. “Rien ne prouve qu'il fallait faire cela maintenant. Personne n'aime Saddam, mais il ne représentait pas une menace”, dit-il en regrettant une intervention qui “fait plus de mal que de bien, porte atteinte à nos alliances et à la guerre nécessaire contre les vrais ennemis : les groupes terroristes”.“Honte à Bush”A Washington, des milliers d'anti-guerre ont également convergé vers la Maison-Blanche.“Honte à Bush”, ont hurlé les manifestants à l'adresse du président américain, qui se trouvait alors dans sa résidence de campagne de Camp David.Au pas de course, ils ont défilé dans le centre de la capitale, le poing levé, encadrés par un impressionnant cordon de policiers à moto et à cheval, empêchés de s'approcher trop près de la Maison-Blanche.“Non au terrorisme d'Etat”, “Jetez Bush pas des bombes”, “pas de guerre pour du pétrole”, ont scandé les participants.Pour Sarah Scotch, une jolie blonde qui brandissait son poing vers la Maison-Blanche, “l'axe du mal commence là-bas”.”C'est une guerre immorale, une guerre injuste. Ce président doit prendre sa retraite”, affirme-t-elle.De Madrid au CanadaAu Canada, des dizaines de milliers de personnes, jusqu'à 200 000 selon les organisateurs, ont manifesté à Montréal en brandissant des banderoles proclamant “Bloquez l'empire” ou “Non à la Bush-erie”.Plus tôt dans la journée, de violents incidents ont eu lieu à Madrid après la dispersion de la manifestation organisée pour protester contre l'intervention militaire, soutenue par le Premier ministre espagnol Jose Maria Aznar. Au moins 50 personnes, dont 18 policiers, ont été blessées.En Grande-Bretagne, les manifestations ont rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes à Londres pour exprimer leur colère face à la guerre en Irak, dans laquelle le Premier ministre Tony Blair a lancé son pays.Les Kiwis aussiEn Australie, pays participant à la guerre, des milliers de manifestants -dont 10 000 à Perth (ouest), 3 000 à Brisbane et 2 500 en Tasmanie- ont bloqué la circulation. En Nouvelle-Zélande, quelque 4 000 personnes ont défilé à Wellington et des milliers d'autres à Auckland.