On est tous là pour l'instant. Chacun a apporté son soutien à moi-même et au groupe To Tatou Ai'a, donc on se présente unis devant cette motion de défiance, et on verra bien mercredi (NDLR?: la motion doit être examinée cinq jours francs après son dépôt, soit mercredi prochain). Avez-vous défini une stratégie ? Il y a encore beaucoup de possibilités. La motion de défiance, c'est une chose, je suis président de plein exercice (...) et d'ici mercredi, il peut se passer énormément de choses. Encore une fois, j'estime que cette majorité ne respecte pas le choix des électeurs du 10 février 2008, donnant une large majorité aux formations autonomistes. C'est donc forcément un autonomiste qui doit être à la tête du Pays. Sinon, c'est bafouer le choix des électeurs. Mais la motion de défiance est prévue par les textes. On va voir ce qui va se passer mercredi. Qu'est ce qui n'a pas marché avec Oscar Temaru ? Oscar Temaru n'attendait que le soutien de Flosse pour sa candidature à la présidence au travers d'une motion de défiance. Il n'y a rien qui puisse me dire qu'avec Oscar Temaru, on n'aurait pas fait une majorité aussi stable que possible. Mais il a préféré rester dans le cadre de l'alliance UDSP, renforcée par le Rautahi. C'est vrai que sur le papier, il a sa majorité, mais il continue à clamer l'ouverture. Je ne comprends pas parce que quand on a la majorité, on essaie de travailler avec. Peut-être n'a-t-il pas trop confiance en ses partenaires, ça c'est son problème. En tout cas, nous sommes restés unis. Nous allons affronter la motion de défiance, sans honte, la tête haute. D'ailleurs dans la motion de défiance, il n'est écrit nulle part la moindre critique à mon bilan. J'aurais aimé lire que le bilan de Gaston Tong Sang a été catastrophique donc il faut le virer. Non, rien de tout ça. J'estime qu'il n'y a pas de motif valable (...) Allez-vous essayer de revoir Oscar Temaru ? Je ne suis ennemi avec personne. Ma porte est ouverte. Je suis prêt à rencontrer n'importe qui, mais pas jusqu'à renier mon engagement politique, et mon engagement vis-à-vis des électeurs qui m'ont fait confiance. Que pensez-vous de Jean-Christophe Bouissou qui avait fait voter une motion de confiance pour votre gouvernement et qui signe aujourd'hui une motion de défiance ? Pour moi, c'est une page qui est tournée. Maintenant, il faut qu'il explique le vote de sa motion de défiance devant les électeurs. Ceux-là même qui nous ont portés à l'assemblée. C'est son problème. Je ne vis pas dans le rétroviseur. J'avance. On a l'impression que vous ne croyez pas à la durée de cette alliance Flosse-Temaru... Il n'y a pas que moi. J'ai l'impression que tout le monde pense que ça ne va pas durer. Le Tahoeraa a dit carte blanche, il n'est pas question de voter pour un candidat indépendantiste, et ils signent tout de même la motion de défiance... Allez comprendre quelque chose. Moi, je n'y comprends plus rien. Mais c'est leur droit. J'espère que ce n'est pas une coalition contre, mais une coalition pour. Pour construire notre Pays, mettre en place comme ils disent un gouvernement avec des ministres compétents, avec moins de pression politique. Dans cette configuration, même une majorité à 30 ou 31, ça reste une majorité très fragile. Il faut aller au-delà, dépasser les 35, aller à 40 pour être à l'abri de toutes les pressions qu'on peut imaginer. Mais c'est son choix. C'est peut-être pour ça qu'Oscar continue à clamer l'ouverture. Il a rappelé ses troupes, Justine Teura et Michel Yip, pour revenir dans la famille, pour renforcer son parti. ça prouve peut-être aussi qu'il n'a pas vraiment confiance en ses partenaires. Oscar lui-même m'a déclaré : « Quand bien même le Tahoeraa soutient ma candidature, je n'ai pas confiance en Flosse ». C'est l'unique raison pour laquelle il est candidat à la présidence. C'est pour barrer la route à Flosse. Alors, construire une majorité sur ces sentiments-là, ça me paraît quand même fragile. Allez-vous démissionner votre gouvernement ? J'ai déjà entendu ça quelque part (rires).