La commune de Houaïlou aura, et c'est logique, un maire indépendantiste. Quatre des cinq listes en concurrence se réclament d'ailleurs de ce courant. On est dans un bastion, en pleine terre kanak. Et la liste ouverte à connotation Rassemblement menée par le vieux Delin Wema ne peut guère espérer que quelques sièges. Sûre de la victoire, la famille indépendantiste a vu grand. Deux listes Palika, l'une menée par Adrien Kaouwi, l'autre par Valentine Eurisouké. Une liste UC, tirée par Justin Wéma, une liste Parti travailliste, menée par le sénateur coutumier Georges Mandaoué. Côté Rassemblement, on a constitué autour de Delin Wema une liste qui compte aussi dans ses rangs des indépendantistes convaincus. Bref, les électeurs de Houaïlou ont l'embarras du choix. Chaque liste a identifié les mêmes problèmes et propose grosso modo les mêmes remèdes. Le reste est affaire de méthode, de priorités, de personnes et d'affinités claniques. Selon toute vraisemblance, on assistera au lendemain du premier tour à la fusion des deux listes Palika. Une autre fusion entre les listes UC et Parti travailliste est également envisageable en fonction des scores respectifs de chacun. à ce petit jeu, il n'est pas impossible que Valentine Eurisouké l'emporte au soir du 16 mars. Elle a fait une campagne active, elle est élue de la province Nord, a constitué une liste largement composée de jeunes diplômés (enseignants, techniciens) capables de rompre avec l'inertie dans laquelle se sont engluées les précédentes équipes. Elle a la sympathie des femmes, des mères de famille soucieuses de l'avenir de leurs jeunes. Si Valentine Eurisouké était élue, elle serait la première femme maire d'une commune indépendantiste. (Il a fallu attendre 2001 pour voir une femme s'asseoir dans un fauteuil de maire : Ghislaine Arlie-Creugnet à Farino, sous l'étiquette Rassemblement.) Face à elle, Justin Kaouwi et Justin Wéma ont également fait de bonnes campagnes et sont des candidats possibles à la victoire. On suivra aussi avec attention le score du Parti travailliste. Son atout, Georges Mandaoué, sa notoriété et le prestige associé à son statut de sénateur. Son handicap ? Le blocage de la mairie en 2006 par l'USTKE n'a pas laissé que des bons souvenirs aux habitants.