Le ton est ferme et direct. La voix assurée. Isabelle Lafleur, la fille de Jacques, ne tourne pas autour du pot pour mettre un terme à la rumeur persistante et grossissante qui la voit numéro 2 sur la liste conduite par Harold Martin. Mettre un terme à la rumeur ? Plus exactement la recadrer. " Des discussions ont lieu. Mais dans le même temps, nous préparons une liste RPC. Nous disposons de plusieurs jours pour choisir une option plutôt qu'une autre. " Isabelle Lafleur assure n'avoir aucune ambition politique personnelle. " Je n'aspire pas à être élue. En revanche, tout comme mon père, j'ai envie de voir la Calédonie aller dans le bon sens. Il me semble important de prolonger sa vision et sa recherche d'une solution consensuelle par une participation à l'action politique. " " Aucune envie de jouer les potiches " Sur ce terrain, la vision de Jacques Lafleur n'est éloignée ni d'Harold Martin, ni de Didier Leroux, ni de Philippe Gomès dont il était récemment spectateur d'une soirée électorale. Mais qu'on se le dise : Isabelle Lafleur est une femme d'affaires, parfaitement consciente du nom qu'elle porte, de l'image qu'elle peut véhiculer, et du bénéfice électoral que peuvent en retirer d'éventuels partenaires. " Je sais très bien que des gens cherchent à me récupérer. Mais voyez-vous, je n'ai aucune aspiration à jouer les potiches. Je ne me laisserai pas davantage manipuler. Le RPC prépare sa liste et la déposera. à moins que nous ne nous mettions d'accord avec une autre formation pour convenir d'une liste commune qui prendrait en compte largement nos valeurs et nos candidats. " C'est clair. Si Isabelle Lafleur vient à figurer en bonne position sur une liste en province Sud, cette liste ne portera pas le seul nom d'Avenir ensemble. Et elle le fera avec la ferme intention de faire vivre l'héritage politique de son père. Si le rapprochement avec Harold Martin devait se concrétiser, on assisterait aussi à un petit clin d'oeil de l'histoire contemporaine calédonienne. à la fin des années 1990, Harold Martin incarnait, avec Pierre Frogier, la garde rapprochée et la relève de Jacques Lafleur. Il a été (après Didier Leroux) l'un des tout premiers à être entré en dissidence du RPCR et s'est bagarré seul en 2001 pour conserver sa mairie de Païta.