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    Nouvelle Calédonie
  • Esther Cunéo / esther.cuneo@lnc.nc | Crée le 25.01.2017 à 04h25 | Mis à jour le 25.01.2017 à 14h45
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    En attendant la livraison d’un laboratoire de niveau P3, les chercheurs de l’IPNC restent à Nouméa, où la structure est équipée des laboratoires P1 et P2+. Photo Julien Cinier
    Sciences. Dégagé des activités de biologie médicale sur décision du gouvernement, l’Institut Pasteur s’apprête à changer de modèle économique. Une convention est dans les tuyaux pour compenser le manque à gagner.

    Avec l’équipement prochain d’un laboratoire de confinement P3 de haute sécurité au Médipôle, les capacités de l’Institut Pasteur de la Nouvelle-Calédonie (IPNC) devraient monter d’un cran. D’autant que sur décision du gouvernement, l’activité de biologie médicale a été transférée au CHT. Raisons invoquées ? Permettre d’un côté à l’établissement hospitalier de faire des économies, de l’autre à l’institut de se concentrer sur son cœur de métier : la recherche. Initialement financée par les recettes du laboratoire de biologie médicale, celle-ci a un coût : 90 millions de francs, soit environ un tiers du budget. Un manque à gagner que le gouvernement s’est engagé à compenser afin de préserver cette fondation de droit privé à but non lucratif. « La Calédonie est déjà très impliquée dans notre financement. Toujours est-il que ces recettes issues des activités de biologie médicale, il faut les compenser si on veut maintenir le personnel en place et le fonctionnement de la plateforme, souligne Vincent Richard, directeur général. On est vraiment dans une démarche de construire ensemble et de réfléchir à un nouveau modèle sans trop fragiliser l’outil. »

    Vers une nouvelle convention ?

    Seule plateforme en mesure de prendre en charge des agents pathogènes à haut risque, l’IPNC assure des missions de santé publique essentielles sur le Caillou, et dans toute la région. Pour assurer sa pérennité, un avenant à la convention de 1989 portant création en Calédonie d’une antenne de l’Institut Pasteur, devrait être signé dans les prochains jours. Le texte prévoit ainsi de compenser les pertes dues à l’activité de biologie médicale sur une période de cinq ans. A l’issue de cette échéance, une nouvelle convention devrait voir le jour, redéfinissant les missions de l’IPNC et ses modalités de fonctionnement afin de lui donner un peu plus d’autonomie. En attendant la livraison du laboratoire P3 (lire ci-contre) au second semestre 2017, les équipes de l’IPNC restent avenue Paul-Doumer à Nouméa. « On a besoin de rester ensemble, de “brainstormer??, de pouvoir organiser une réunion sur un coup de sifflet, ce qui serait compliqué si une partie du personnel était à Koutio, défend le directeur. Dans l’optique de réflexion du futur modèle économique de la recherche, on ne peut pas se permettre de disperser nos forces vives. »

    « Un Vectopôle » et un insectarium

    Après le transfert définitif de l’IPNC au Médipôle, se pose la question de l’avenir de la structure nouméenne, équipée d’un laboratoire P2+. Le directeur, comme ses prédécesseurs, a sa petite idée là-dessus. Celle de créer un « vectopôle », avec un insectarium, qui s’intéresserait donc à tous les vecteurs, et pas seulement aux maladies humaines. L’objectif en toile de fond : faire de la Calédonie un phare régional, voire international, de la recherche sur les maladies vectorielles. Or, une telle plateforme ne peut pas être hébergée au Médipôle. « Vous imaginez si un moustique s’échappait au milieu de tous les malades. Il y a aussi tout un programme de désinsectisation là-bas, précise le scientifique, qui pourrait soumettre les élevages de moustiques à des pressions insecticides pouvant impacter les résultats des recherches. » Reste à convaincre le gouvernement. « La Calédonie a beau être une île, elle n’est pas isolée dans le contexte international, on a intérêt à s’interroger sur ce qu’on fait, et si on le fait bien, met en garde le directeur. Il faut se préparer au pire, et monter les niveaux de sécurité des laboratoires pour protéger au mieux les personnels et les populations. »

    1,4 milliard de francs pour combattre le Zika

    Face à la flambée de Zika dans le monde l’année dernière et le peu d’informations sur cette arbovirose, l’Union européenne a engagé en octobre 1,4 milliard de francs pour ZIKAlliance. En première ligne sur le front de la recherche, l’IPNC a été sollicité pour participer à ce consortium de recherche pluridisciplinaire et multinational piloté par l’Inserm.

    La propagation explosive du Zika en janvier 2016 avait conduit l’OMS à décréter que l’épidémie constitue « une urgence de santé publique de portée mondiale ». Devant l’ampleur des épidémies, l’Union européenne a engagé une enveloppe de 1,4 milliard de francs pour financer consortium de recherche pluridisciplinaire et multinational ZIKAlliance. Du fait de sa position dans le Pacifique, l’IPNC figure parmi les onze partenaires français. Ce programme s’étend sur quatre continents et rassemble un bataillon de disciplines universitaires pour se pencher sur trois objectifs principaux : les répercussions du Zika pendant la grossesse ainsi que les effets à court et long terme sur les nouveau-nés ; la mise en place d’un réseau de centres de recherche en Amérique latine et dans les Caraïbes, préparés à l’étude des pathologies émergentes et, enfin, l’histoire du Zika chez l’homme et dans son environnement.

    C’est là que l’IPNC intervient. L’organisme est chargé de faire des études comparatives sur la capacité de différentes populations de vecteurs récoltées en Nouvelle-Calédonie à transmettre le virus issu de zones géographiques variées.

    Ces travaux doivent permettre de mieux appréhender la transmission et la circulation de cette arbovirose à l’échelle régionale.

    Et, dans une certaine mesure, à l’échelle mondiale. Les échanges d’informations entre les différentes équipes de scientifiques doivent également contribuer à en réduire l’impact.

    18

    Dans le cadre du transfert du laboratoire de biologie médicale, une grande partie du personnel a rejoint les rangs du CHT. L’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie compte désormais 18 salariés contre 80 auparavant.

    Un labo à la hauteur des valeurs pasteuriennes

    P1, P2+, P3 : les laboratoires sont classés par niveau de sécurité pour les personnes qui manipulent les virus.

    Le principe de fonctionnement du laboratoire de confinement P3 repose sur le maintien d’une dépression des locaux, évitant toute fuite vers l’extérieur.

    L’air ambiant est filtré avant d’être rejeté, les déchets décontaminés avant d’être éliminés. L’étanchéité permet de protéger à la fois l’opérateur et les populations environnantes.

    Sas à accès contrôlé avec cascades de pression, douches obligatoires, combinaisons spécifiques : les consignes de sécurité sont strictes.

    « Il permet d’examiner et d’analyser des échantillons suspectés de contenir des agents pathogènes pour lesquels il n’existe pas de traitement, indique Vincent Richard, directeur de l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie.

    « Les activités de recherche et d’expertise en santé publique portées par les valeurs pasteuriennes nécessitent un laboratoire de ce type. »

    Le coût de l’investissement est estimé à environ 250 millions de francs.

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