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    Nouvelle Calédonie
  • Propos recueillis par Marion Courtassol / marion.courtassol@lnc.nc | Crée le 03.10.2016 à 04h25 | Mis à jour le 03.10.2016 à 08h44
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    Le directeur du centre de radiothérapie de Nouvelle-Calédonie, Patrick Cottin accueillera aujourd’hui les premiers patients. Photo M.C.
    Santé. Le centre de radiothérapie installé à Koutio reçoit aujourd’hui ses premiers patients. Autant de personnes qui ne sont plus obligées de quitter la Calédonie pour se soigner. Point d’étape avec son directeur, Patrick Cottin.

    ENTRETIEN avec Patrick Cottin

    Les Nouvelles calédoniennes : Vous attendiez entre 350 et 400 patients cette année. Comment les choses s’annoncent-elles ?

    Patrick Cottin : Nous avons eu une drôle de surprise ! Nous projetions de recevoir huit à dix patients pour le premier mois. Nous en avons neuf par semaine et sept pour le mois de novembre. Nous dépasserons certainement les prévisions.

    Comment expliquez-vous cette affluence ?

    Principalement par le fait que des patients qui devaient partir en Evasan ont préféré attendre et être soignés en Calédonie. D’autre part, même si cela ne représente que 8 à 10 % de l’activité, nous allons recevoir également les personnes qui ont besoin d’un traitement palliatif. Elles n’étaient pas traitées jusqu’alors pour des questions de coût.

    De combien de personnes est constituée votre équipe ?

    L’équipe sera complète le 1er novembre avec l’arrivée de notre second médecin. Nous serons alors quatorze. Trois bénévoles de la Ligue contre le cancer seront également à nos côtés. L’une d’entre elles sera en permanence à l’accueil pour renseigner les patients. Nous serons donc entre 16 et 17 personnes en temps réel.

    Le Réseau oncologie sera aussi dans vos locaux. Est-ce habituel dans les centres français ?

    Il y a obligation quand un centre de radiothérapie ouvre de signer une convention d’association avec le réseau oncologie. Ici, il implique une cinquantaine de médecins spécialistes issus des secteurs public et privé. Ils participent régulièrement aux réunions de concertation pluridisciplinaires au cours desquelles sont traités les dossiers des patients atteints du cancer. Le réseau s’installera dans nos locaux en décembre. Or, la Calédonie a été plus loin que la Métropole. Elle n’a pas voulu d’une simple convention, mais nous a donné conjointement l’autorisation d’exercer. Le fait que l’autorisation d’exercer a été donnée conjointement à un centre privé et au réseau oncologie est une première nationale.

    Quelles seront les répercussions économiques de l’ouverture du centre sur la Cafat ?

    Une estimation a été réalisée par la Cafat et la direction des affaires sanitaires et sociales. Sur la première année, 2017, l’économie est estimée à 300 millions de francs.

    D’où proviennent ces économies ?

    Nous sommes de 1 à 1,5 % moins cher que la Métropole et l’Australie sur les traitements. Ce n’est donc pas là-dessus que les économies se font mais sur les Evasan. L’autre levier repose sur la limitation des arrêts maladie. L’objectif est d’arriver à les diviser par deux.

    Continuer à travailler est compatible avec un traitement de radiothérapie ?

    Pour les personnes en longue maladie ou en soins palliatifs, ce n’est malheureusement pas possible, comme pour certaines tumeurs. En revanche, pour les tumeurs primaires, donc au démarrage, il est même fortement conseillé de continuer à travailler ou de conserver une activité. De plus, attaquer très tôt les tumeurs peut permettre d’éviter d’en arriver aux longues maladies.

    Le choix d’un centre privé fait grincer certaines dents…

    Choisir un opérateur privé a été un sacré pari politique. Mais d’une part, nous nous allons faire faire des économies à la Cafat. D’autre part, le centre reverse des impôts directs et indirects à la Calédonie. Un exemple : la masse salariale de 12 millions par mois, avec 43 % de charges sociales. Ou encore, le pouvoir d’achat des familles de nos salariés qui est très important puisqu’ils sont très qualifiés et qu’ils vont consommer en Calédonie. Et puis, il est difficile de chiffrer le bien-être familial, social quand un malade n’est pas obligé de quitter la Calédonie pour se faire soigner.

    Avant les rayons, un méticuleux travail de préparation

    Caroline Lagree et Vanessa Tomassi, toutes deux manipulatrices radio, détaillent le parcours d’un patient.

    « La première visite, qui se fait sur indication d’un spécialiste, a lieu avec un radiothérapeute, explique Caroline. Le spécialiste va alors expliquer comment va se dérouler le traitement et donne son programme personnalisé de soins à la personne ». Le patient ressort avec un rendez-vous pour le scanner et la consultation de support réalisée par deux manipulatrices radio. « Il est alors reçu avec une personne de son choix. Nous vérifions s’il a bien tout compris et répétons les informations déjà données par le radiothérapeute. » S’en suit une visite complète de tout le service, avant de passer au scanner. Un moment très important. « On va alors préparer la radiothérapie en déterminant la position du patient selon les directives du médecin, la localisation du cancer et l’état du malade. On fera les points de tatouage qui serviront de repères pour repositionner la personne exactement de la même manière à chaque séance. Des radios viennent compléter le dispositif, » expose Vanessa.

    Traçabilité

    Les résultats sont ensuite envoyés en dosimétrie pour mettre en place la balistique des faisceaux et les doses de rayons. Un travail minutieux qui peut prendre d’une à deux semaines. Puis, c’est la première séance : « Elle est un peu plus longue que les autres car tout est à nouveau vérifié. On refait des radios et le médecin est présent pour tout valider, » souligne Caroline.

    Une densitométrie in vivo est aussi réalisée : « Une diode placée sur la peau du patient mesure en temps réel la dose délivrée ». Autant de paramètres précieux qui sont contenus, avec le dossier médical du patient, dans le badge qui lui est remis à son arrivée. « Cette identito vigilance est très importante. Elle nous permet de savoir à tout moment où se trouve un patient et de ne pas nous tromper de personne », soulignent les manipulatrices.

    Repères

    Ultra-précision

    Le but de la radiothérapie est de détruire les cellules cancéreuses tout en préservant le mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants. « Nos réglages en sont au millimètre près, comme l’exigent les standards internationaux, explique Patrick Cottin. Mais nous voulons aller plus loin en descendant au micron. Depuis quatre mois, les machines travaillent avec des fantômes qui matérialisent les formes et la densité des différentes parties du corps humain ».

    Un suivi de sept ans

    La durée moyenne d’un traitement est de cinq semaines à raison de cinq séances par semaine. Une séance dure environ trente minutes entre l’arrivée au centre et le départ. Le temps d’irradiation n’est, lui, que d’une minute à une minute et demie. Un premier contrôle est prévu un mois après la fin du traitement puis tous les six mois durant cinq ans, à la suite de quoi deux visites, espacées d’un an chacune, sont programmées.

    90 à 95 % des cancers traités

    Le centre va prendre en charge entre 90 et 95 % des cancers connus à ce jour. Il s’agit principalement du cancer du sein, de celui de la prostate, ainsi que du poumon, de la thyroïde ou du côlon. « Nous ne traiterons jamais les cancers pédiatriques, ni certains cancers extrêmement rares qui demandent une architecture médicale différente, » précise Patrick Cottin.

     

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