«Malgré les ouvrages de gestion des eaux en place sur le site, l’une des pistes de la mine [Pinpin] a concentré, au plus fort des pluies cycloniques, un débit d’eau suffisamment important pour rompre un merlon de protection et créer une ravine sur le massif, entraînant une accumulation très significative de sédiments sur la propriété située en contrebas, en rive droite de la rivière Moindah. » Le président de la province Sud n’a pas hésité, hier à parler d’un « accident environnemental important » survenu lors du passage du cylcone Cook.

La Nickel Mining Company (NMC), qui exploite le site minier, a constaté le sinistre « lors d’une inspection par hélicoptère que nous faisons après chaque grande pluie ou cyclone, expliquait hier Didier Ventura, président de la société minière. Nous avons invité les propriétaires terriens et le représentant de la commune à une rencontre. » Des « premières mesures d’urgence » ont été prises, affirmait-il, en premier lieu pour « mettre la ravine hors d’eau ». La NMC attend maintenant le rapport d’un expert qu’elle a commandé afin de « comprendre » ce qui s’est passé, tout comme elle attend les études d’un bureau spécialisé.

Réparer avant de prochaines pluies

Pour la présidence de la province Sud, qui suit le dossier, l’objectif prioritaire et urgent est d’« éviter toute aggravation du sinistre en cas d’arrivée de nouvel épisode pluvieux important ».

La Direction des mines, de l’énergie et de l’industrie de la Nouvelle-Calédonie

(Dimenc), « informée sans délai » par l’exploitant, s’est rendue à deux reprises sur Pinpin. « La première urgence est de réparer, sur la zone d’exploitation, ce qui a été endommagé par les pluies afin d’éviter que les futures eaux de pluie s’engouffrent de nouveau par le merlon endommagé », explique à son tour Sandra Gayral, chef de service des mines et des carrières. En d’autres termes : « Il s’agit de remettre la gestion des eaux de pluie en ordre de marche. » « Ces mesures sont en cours de définition », indique la province Sud.

« Dans un second temps, après une phase d’études, des travaux de remédiation seront imposés à l’exploitant », explique encore Philippe Michel.

Une réunion « sous huitaine »

Prenant en compte la situation présente et les traces de l’exploitation minière du passé sur la commune, la province Sud « organisera sur place, sous huitaine, une réunion d’information et d’échanges, avec la Dimenc, l’exploitant, les riverains, la commune et les associations intéressées ». Les « causes du sinistre et les « mesures de sauvegarde prises par l’exploitant » seront notamment à l’ordre du jour.