La généalogie de Joann Winchester a des allures de roman d’aventure. Son ancêtre paternel était un navigateur qui a fait naufrage près de Maré. Il a été sauvé par une jeune fille de l’île qui allait devenir sa femme. Voilà comment ce nom célèbre a fait souche en Calédonie. Le métissage n’a pas cessé puisque le père de Joann est originaire de Poum, sa mère est de Bélep. À 38 ans, cette mère de famille, qui a monté son entreprise à Koumac, devient la suppléante de Gil Brial, candidat de l’UCF dans la deuxième circonscription législative de Nouvelle-Calédonie.
Pour Gil Brial, cette jeune femme incarne ces Calédoniennes qui « réussissent à allier activité professionnelle et vie familiale, les habitants du Nord qui veulent développer leur territoire, les personnes qui savent saisir une deuxième chance pour réussir, ces Calédoniens métissés qui composent la fresque multiculturelle locale. » Et pour couronner le tout, thème très cher à l’UCF, Joann Winchester a ramené de ses études en Métropole un mari qui n’est pas citoyen et ne peut voter aux élections provinciales. Un « exclu » selon la terminologie du mouvement UCF.

Cadres avenir
« Elle représente à elle seule la diversité de la Nouvelle-Calédonie. Elle représente ces jeunes Calédoniens qui ont ce caractère pionnier, veulent entreprendre et ne sont pas issus du monde politique » résume Gil Brial.
Joann Winchester a dans un premier temps passé un bac professionnel au lycée Escoffier à Nouméa. Après huit ans d’activité professionnelle, elle a choisi de reprendre ses études grâce au programme « cadres avenir ». Elle est revenue en 2009 avec un Métropolitain rencontré à Bordeaux. Elle a travaillé à la SLN, puis dans le BTP avant de créer une entreprise de conseil et un commerce à Koumac, tout en habitant à Païta.
Pour mémoire, parmi les propositions de l’UCF, il y a l’accès des conjoints de Calédoniens à la citoyenneté.
À moins d’un mois du premier tour des élections législatives, Gil Brial aspire à ce que le débat permette aux uns et aux autres de définir un projet de société concret. « Il y a beaucoup de candidats qui se tapent les uns sur les autres, mais beaucoup moins qui proposent des choses tangibles, une méthode et les moyens d’y parvenir. »