Il a confié avoir senti le coup être porté au cœur. Mais heureusement, ce matin du 8 février 2013, le brigadier de police portait un gilet pare-balles quand il est intervenu sur un cambriolage dans le quartier de Magenta, à Nouméa. Sûrement même qu’il ne doit la vie sauve qu’à cet équipement de protection et à son sang-froid.

Ce jour-là, les forces de l’ordre sont averties du comportement suspect de quatre jeunes, visiblement à la recherche d’habitations à cambrioler.

Un bout de verre effilé comme une lame

Deux jeunes individus qui faisaient le guet devant une maison sont rapidement interpellés. Mais, à l’intérieur, tout ne se passe pas comme prévu. Deux autres cambrioleurs fouillaient le salon. Si l’un d’eux a réussi à s’enfuir rapidement, l’interpellation de l’autre délinquant a failli virer au drame. « Le cambrioleur a sauté sur le gardien de la paix venu l’arrêter en flagrant délit. Pendant de longues minutes, il y a une bagarre entre le policier et le jeune homme qui empêche le policier de se saisir de son arme, raconte le procureur de la République, Hervé Ansquer. Puis, le cambrioleur s’empare d’une pointe de baie vitrée cassée et effilée et lui porte plusieurs coups avec l’objet tranchant. » La scène décrite fait froid dans le dos. Le policier a reçu principalement des coups au visage. Et un au cœur qui n’a aucune conséquence grâce au gilet pare-balles. L’individu est finalement neutralisé après plusieurs minutes.

De six mois à cinq ans de prison ferme

Vendredi, quatre hommes étaient jugés devant le tribunal correctionnel de Nouméa pour des cambriolages commis le 8 février. Mais seulement deux d’entre eux étaient présents à la barre. Le 8 février 2013, le groupe de cambrioleurs avait démarré leur virée nocturne à deux heures du matin par un vol par effraction au PK4. Ordinateur, argent, lunettes de soleil. Et deux appareils photo sur lesquels les forces de l’ordre ont retrouvé, au cours de l’enquête, des photos prises par… les voleurs eux-mêmes. « Vous faites souvent des séances photo lors de vos cambriolages ? », ironise sans trop sourire le président du tribunal correctionnel de Nouméa. « On est venu sur Nouméa pour voler », avoue à la barre un des prévenus. À 24 ans, il cumule déjà trois séjours au Camp-Est.

Après délibéré, le tribunal a prononcé une peine de 5 ans de prison contre le cambrioleur qui a agressé le policier. Et décerné un mandat d’arrêt à son encontre. Les trois autres voleurs ont été condamnés à des peines allant de six à huit mois d’emprisonnement.