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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 26.07.2017 à 04h25 | Mis à jour le 26.07.2017 à 07h41
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    Lorsqu’ils sont tombés sur un champ de cannabis, à Houaïlou, les forces de l’ordre ont été la cible de six coups de feu. Iréné Rai, le tireur, a été envoyé au Camp-Est pour dix ans. Photo Archives LNC
    Justice. Pour protéger son champ de cannabis, Iréné Rai a attaqué des militaires, vendredi. Ceux-ci ont riposté à quatorze reprises. Le tireur a écopé de dix ans de prison.

    Cela devait être une simple opération anti-stupéfiants comme il y en a presque chaque semaine sur le Caillou. Au lieu de ça, ils ont vécu une « scène de guérilla », vendredi, à Houaïlou. « En dix ans de carrière, j’ai vécu beaucoup de choses. J’ai pris feu en recevant un cocktail Molotov… Mais se faire tirer dessus ainsi, à découvert, jamais », confie l’un des gendarmes devant le tribunal correctionnel. Quatre jours après avoir été littéralement assiégés lors d’une intervention, ces trois militaires se retrouvent sur le banc des victimes.

    À leur droite, Iréné Rai. Agé de 23 ans, il sait qu’il risque gros. « Si demain les gendarmes se présentent sur votre champ de cannabis, quelle sera votre réaction ? », lui demande la présidente du tribunal. « Aucune idée », lâche Iréné Rai, en haussant les épaules. Il ne dira plus rien d’autre à son procès.

     

    Il fait feu tout en s’avançant vers eux

    Ce vendredi après-midi, les gendarmes se rendent à la tribu de Mé, à Houaïlou, après avoir recueilli un renseignement sur l’exploitation d’un champ de cannabis. Sur place, les gendarmes se dirigent vers la maison du chef de la tribu. Mais, personne ne répond. À une centaine de mètres, les trois militaires se font invectiver par deux jeunes, les frères d’Iréné Rai. « C’est pas chez vous ici, dégagez ! », lancent les garçons. Iréné Rai, lui, fait la sieste dans sa case à quelques mètres de son champ de cannabis. Aux cris de ses frères, il comprend tout de suite la situation. Ses dizaines de pieds viennent d’être repérés, il faut les protéger à tout prix.

    Une première détonation brise le silence qui règne dans la tribu. Iréné Rai est embusqué dans les hautes herbes.

    Le fusil s’enraye au septième coup

    Son fusil de calibre 12 à l’épaule, il tire une deuxième fois, puis une troisième tout en s’avançant vers les gendarmes. « On décroche, on décroche ! », crie un militaire à son camarade. Comprendre, l’opération est trop dangereuse, il faut rejoindre la voiture au plus vite. Iréné Rai est à 50 mètres d’eux.

    Entendant « les balles siffler à l’oreille » et voyant « les gerbes de plombs sortir du fusil », les gendarmes n’ont pas d’autres choix que de riposter au fusil-mitrailleur. À quatorze reprises, ils ouvrent le feu.

    Iréné Rai continue à les mettre en joue. Il appuie une cinquième et une sixième fois sur la queue de détente. Le septième coup ne part pas. Le fusil s’enraye. Le cannabiculteur « avait des cartouches plein les poches », décrit l’avocate des gendarmes, Me Nathalie Lepape. Dès le lendemain, Iréné Rai est interpellé à la tribu après une minutieuse enquête de la section de recherches. « Il n’a pas cherché à leur faire mal mais à les faire fuir », affirme Me Cazali, à la défense du prévenu.

    Les magistrats du tribunal ne l’entendent pas ainsi. Dans un contexte de violences répétées à l’encontre des forces de l’ordre (22 gendarmes blessés par armes à feu depuis l’an dernier), ils ont voulu lancer un message de fermeté.

    Iréné Rai est condamné à dix ans de prison. Les gendarmes, eux, quittent le territoire samedi. La fin de mission a failli virer à la catastrophe.

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