A la barre du tribunal, la jeune femme a fondu en larmes. Du temps a pourtant passé depuis qu’un groupe de jeunes gens s’est introduit chez elle, à Dumbéa, pendant son sommeil, et lui a dérobé divers objets, dont le sac à main posé près de son lit, et les clés de son Ford Ranger, avec lequel ils sont repartis. Naturellement. C’était il y a un an et demi. Mais le traumatisme est resté.

Ce cambriolage n’est pas le seul fait d’armes de cette petite bande de cinq jeunes gens originaires de différentes tribus de Païta. Ils étaient six à l’origine. Mais l’un d’eux a trouvé la mort dans ce mode de vie à haut risque. Plusieurs magasins de Dumbéa et de Païta ont reçu la visite nocturne des uns ou des autres en février et mars 2016. Et d’ailleurs, trois d’entre eux sont en prison pour d’autres vols.

Destruction

Leur méfait le plus bête, et surtout le plus ruineux ? La destruction de cinq voitures en une seule soirée. Ils étaient quatre ce jour-là, et se rendaient à Saint-Louis pour une fête qui n’a pas lieu. Au retour, ils ont percuté un rond-point avec un petit 4x4 volé. Pas de blessé, mais un pneu éclaté. Comme ça prend du temps de changer une roue, ils sont partis à la recherche d’une voiture de remplacement. Et, coup de chance, ils ont pu forcer le portail d’une entreprise à Normandie, où se trouvaient stationnés quatre pick-up.

14 millions

C’est ainsi que les quatre gaillards ont pu repartir chacun au volant d’un beau véhicule, non sans avoir pris soin d’incendier le petit 4x4 accidenté.

Un peu plus tard, deux pick-up brûlaient à leur tour, et deux autres étaient poussés dans un ravin. La perte pour l’entreprise a été estimée à 14 millions CFP.

Cela peut paraître idiot de brûler une voiture volée. Mais ça présente l’avantage de faire disparaître les indices permettant de retrouver la piste des voleurs. C’est précisément parce que certains véhicules n’ont pas été incendiés que les gendarmes ont pu identifier un membre de la bande qui a très vite déroulé toute l’histoire. Tous ses camarades avaient des casiers judiciaires, et donc des empreintes digitales répertoriées. Le procureur Hervé Ansquer a requis dix mois de prison contre chaque prévenu pour les vols dans les commerces de Dumbéa et chez une habitante, et six mois pour le vol des quatre pick-up.

Le tribunal, présidé par Evelyne Camerlynck, a infligé des peines de huit et six mois ferme aux différents protagonistes qui ont également été condamnés à payer une quinzaine de millions de francs de dommages et intérêts.