azerty

azerty

qwerty

qwerty

    Nouvelle Calédonie
  • Pierrick Chatel / pierrick.chatel@lnc.nc | Crée le 14.02.2017 à 07h46 | Mis à jour le 14.02.2017 à 17h27
    Imprimer
    S’ils peuvent avoir un caractère fascinant, notamment pour les collectionneurs, les geckos (ici un Rhacodactylus lechianus) ont un intérêt écologique majeur et donnent une indication précise sur l’état de la biodiversité. Photo IMBE / IRD Nouméa
    Environnement. Les geckos parmi les plus rares au monde se trouvent en Calédonie. S’ils attirent la convoitise de certains collectionneurs, ils en disent surtout long sur l’état de notre écosystème.

    C’est le genre d’affaire rarissime, mais révélatrice de l’attrait de nos espèces endémiques auprès des « collectionneurs ». Fin janvier, à l’île des Pins, un touriste a été interpellé avant de monter dans l’avion. Il tentait de ramener discrètement chez lui 80 geckos vivants. But de l’opération ? Les 

    revendre à d’autres collectionneurs, comme il l’a reconnu auprès des gendarmes. Sur le marché clandestin, le prix de certaines de ces petites bébêtes peut atteindre plusieurs centaines de milliers de francs. Un tarif qui en dit long sur l’engouement pour ces espèces, surtout si elles sont endémiques. La marchandisation d’espèces animales ou végétales vivantes relève d’une certaine « irrationalité » aux yeux des scientifiques, comme l’estime le spécialiste en écologie Hervé Jourdan, de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) de Nouméa. 

    Pour ce spécialiste, notamment des lézards, le premier intérêt des geckos est avant tout écologique. « Ils ont un rôle indispensable dans la nature, bien plus qu’en captivité. Ils sont en outre le reflet de la longue histoire évolutive naturelle de l’archipel. »

     

    Une espèce « parapluie »

    Illustration ? Les geckos se situent au sommet de la chaîne alimentaire et occupent des niches qui n’ont pas d’équivalent chez les mammifères. « L’isolement les a préservés, reprend Hervé Jourdan. Les geckos constituent donc en quelque sorte une "espèce parapluie" qui donne une indication sur l’état de notre écosystème qui est, en l’occurrence, en plutôt bon état s’ils sont toujours présents. » 

    Pour preuve, pendant plus d’un siècle et jusqu’au début des années 1980, les scientifiques pensaient certaines de ces espèces disparues. L’étude de leur distribution, un travail toujours en cours, a donné un éclairage nouveau sur la faune locale.

    Parmi les 42 espèces répertoriées sur le Caillou (il y en a plus de 1 300 recensées à l’échelle mondiale), 36 sont endémiques. Soit près de 3 % de la faune mondiale inventoriée ! 

    Autrement dit, un patrimoine d’importance mondiale, qui positionne la Calédonie comme le premier « hotspot » de la biodiversité dans ce domaine, sans pour autant être préservé de potentielles dégradations. « La première des menaces, c’est la destruction directe de l’habitat par l’homme et les feux de forêt, détaille Hervé Jourdan. Viennent ensuite la prédation d’espèces envahissantes, introduites volontairement ou pas en Calédonie, comme les fourmis électriques. » 

     

    Prélèvement faible mais impact fort

    Et, plus marginal, le prélèvement des « collectionneurs ». C’est sur le volet de la protection qu’interviennent aussi les institutions provinciales, compétentes en matière d’environnement et gestionnaires de ce patrimoine naturel. En effectuant un patient travail d’éducation et de prévention, mais aussi de répression. 

    « Même si peu de cas de prélèvement ont été recensés, ceux-ci peuvent avoir un impact fort sur les équilibres des milieux, la répartition de ces populations de lézards étant très réduite et localisée », affirme Caroline Groseil, responsable des gardes nature à la direction de l’environnement de la province Sud. 

    Qui rappelle qu’à l’instar de n’importe quelle autre espèce protégée par les réglementations provinciales, la capture, le transport ou la détention des geckos constituent un délit, passible d’une amende pouvant atteindre 1,7 million de francs, sans compter les peines complémentaires pouvant être prises par la justice (interdiction de séjour, saisie de matériel, etc.). 

    La préservation des écosystèmes, et donc de nos espèces rares, qui devrait faire partie du bon sens commun, est à ce prix.

     

    De nouvelles espèces bientôt décrites

    Depuis la fin des années quatre-vingt, les scientifiques locaux travaillent avec des références mondiales dans le domaine de l’herpétologie et notamment avec un biologiste américain, Aaron Bauer. C’est à ce spécialiste qu’une vingtaine de nouvelles descriptions d’espèces de geckos calédoniens ont été adressées, fruit d’un lent et patient travail d’observation et de référencement. Ne reste plus que la découverte de ces nouvelles espèces à valider. Ce qui confirmerait une nouvelle fois la pole position mondiale de la Calédonie dans ce domaine en passant de 3 % à 6 % de la faune mondiale des geckos connus.

    De g. à d. : un Rhacodactylus ciliatus, ou gecko à crête ou à cils, unBavayia et un  Rhacodactylus lechianus. 

     

    Des saisies rares

    Les saisies d’espèces endémiques sont relativement peu fréquentes à la sortie du territoire. Interrogées sur la question, les douanes précisent qu’une dizaine de dossiers contentieux de ce type ont été recensés depuis 2011.
    La plupart du temps, il s’agit de touristes qui veulent repartir avec un « souvenir » : du corail, des gorgones, des coquillages de bénitier ou de nautile. Ou encore des fougères arborescentes sculptées.
    L’an dernier, deux sculptures en os de baleine (une espèce protégée par la convention de Washington, sous quelque forme que ce soit) ont également été saisies.
    L’affaire la plus notable remonte à 2012. Sur un site d’annonces, un particulier vendait des perruches d’Ouvéa sur le marché local. Huit oiseaux avaient été saisis.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS
    Contenus Locaux Sponsorisés










rigthbanner

rigthbanner