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    Nouvelle Calédonie
  • Esther Cunéo / esther.cuneo@lnc.nc | Crée le 17.10.2017 à 04h25 | Mis à jour le 17.10.2017 à 14h24
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    Sur cette cartographie, on peut nettement voir que les grandes zones de forêt humide (massif du Panié et Côte oubliée) résistent encore aux incendies. On note également une très faible présence humaine dans ces zones. Source Œil, Eodis, Nasa, Noaa, Université du Mariland
    Environnement. Face au constat, partagé, du manque de données sur les incendies, l’Œil lance un programme de suivi des feux et d’estimation des surfaces brûlées, en s’appuyant sur l’imagerie satellitaire.

    Une odeur de brûlé flotte encore sur Koumac, l’îlot Puen et l’île des Pins, où respectivement 562, 350 et 120 hectares de brousses sont partis en fumée en l’espace d’une semaine. Du Nord au Sud, en passant par les îles, la Calédonie flambe à un rythme soutenu. Depuis janvier 2016, l’Œil (l’observatoire de l’environnement) a recensé pas moins de 1 820 départs de feu grâce à l’imagerie satellite, dont près de 1 300 depuis 2017, et plus de 280 depuis le 15 septembre, début de la saison administrative des feux de forêt (Saff). A partir de ces images, l’Œil met en place des chaînes de traitement automatisées qui détectent la signature de l’incendie. « Tous les jours, on récupère ces données déjà produites par la Nasa, on les nettoie, car certaines émanations peuvent venir des zones industrielles et on les diffuse au grand public », développe Fabien Albouy, directeur adjoint en charge du système d’information.

     

    Détection multipliée par cinq

    Précises, ces images présentent aussi l’avantage d’être gratuites. « On s’est doté de moyens autonomes parce qu’on voulait que ce soit un projet ouvert, s’appuyant sur des données gratuites et des logiciels libres », argumente Fabien Albouy. Objectif : produire des données permettant de « caractériser les incendies » et mettre en place un système de suivi « supportable financièrement ». Donc pérenne. Si on peut déjà mesurer avec précision les grandes surfaces calcinées, par hélicoptère, ce type de comptage reste ponctuel, notamment au regard de son coût.

    Le dispositif vient ainsi compléter le bilan annuel de la Sécurité civile, dont le cadre réglementaire court du 15 septembre au 15 décembre : la fameuse Saff, qui concentre la majorité des incendies. Mais pas tous. En l’occurrence, le grand feu de la montagne des Sources avait sévi hors saison, le 23 décembre 2005 (lire ci-contre). Vu le degré d’urgence, le lancement du nouveau programme de suivi et de surveillance des incendies est très attendu. C’est que le constat est partagé. Malgré les efforts déployés ces dernières années, des zones d’ombre subsistent quant aux surfaces réellement dévastées par les flammes, mais aussi sur l’impact environnemental. Ce qui est particulièrement vrai dans les régions isolées, ou inaccessibles. « Il y a un déficit d’information et de rapportage qui ne permet pas d’avoir une estimation exhaustive », souligne Fabien Albouy.

     

    Dispositif d’alerte

    La localisation des feux et les estimations de surface manquent, elles aussi, cruellement de précision. « Les gens utilisent des lieux-dits qui ne sont pas forcément répertoriés, note le scientifique. S’ils ne sont pas fiables, impossible de faire des recoupements et savoir si le feu a touché des zones à enjeux environnementaux : espèces végétales sensibles, aires protégées, zone de captage d’eau, etc. »

    C’est pourquoi l’observatoire développe, en parallèle, un dispositif pour identifier les surfaces brûlées. Prochaine étape ensuite : intégrer ces données dans un dispositif d’alerte, et d’intervention contre les incendies. « On pourra alors dire : attention, tel ou tel feu menace un écosystème d’intérêt patrimonial, une espèce micro-endémique, ou une aire coutumière protégée » donne, à titre d’exemple, le scientifique. Le débat ne manquera pas d’être posé au tout premier forum sur « la surveillance et le suivi de l’impact environnemental des incendies », prévu fin novembre.

     

     

    Protéger les forêts pour garantir l'accès à l'eau

     

    Diffusée l’année dernière, une vaste étude menée par le WWF avait révélé au public l’état alarmant de nos châteaux d’eau forestiers. Outre les espèces envahissantes (cerfs et cochons), les feux à répétition exercent une pression soutenue sur les 30 % de forêts originelles restantes. Un trésor qu’il y a urgence à préserver.

     

    Cause « historique principale de la dégradation de la végétation », les feux à répétition menacent durablement l’accès à l’eau potable. Une vaste étude menée en 2016 par l’ONG World wildlife fund, (WWF) a évalué l’état de fonctionnalité des périmètres de protection des captages en eau (PPCE). Le constat est alarmant : 90 % de la surface des PPCE est estimée dégradée (37 %), voire très dégradée (53 %) sur l’ensemble de la Grande Terre et de l’île des Pins. En tête de peloton des communes présentant des surfaces très dégradées, on retrouve par ordre décroissant : Poum (100 %), Dumbéa (99,2 %), Voh (96,8 %), Païta (88,2 %) et Bourail (87 %). Or, « quatre de ces communes appartiennent à des grands centres de population (Grand Nouméa, Bourail et VKP), note l’ONG, c’est donc une grande partie des Calédoniens qui est concernée au premier plan par la dégradation de ces châteaux d’eau. »

    Le WWF considère qu’il ne reste plus que 30 % de forêt originelle à ce jour, derniers châteaux d’eau du Caillou.

    « Or, sans eau, on ne peut espérer ni agriculture, ni industrie, ni développement urbain », alerte l’ONG.

    Avec la régression des couvertures forestières, deux tiers des espèces sont en danger critique d’extinction.

    « Ce diagnostic démontre que la seule délimitation de périmètres de protection ne constitue pas un moyen de protection en soi et ne peut garantir la préservation de la ressource si elle n’est pas suivie de mesures réglementaires strictes contre les dégradations » avait conclu le WWF.

     

    280

    C’est le nombre de feux recensés par l’Œil depuis le début de la saison administrative des feux de forêt (Saff), le 15 septembre.

     

    Repères

     

    Le triste cas de la montagne des Sources

    « C’est le château d’eau de Nouméa et de toute la province Sud qui brûle », avait déclaré Hubert Géraux, du WWF, début janvier 2006 alors que la montagne des Sources était en feu depuis le 23 décembre. Plus de 6 000 hectares avaient brûlé en l’espace d’une quinzaine de jours. Les flammes avaient même atteint la réserve intégrale de la montagne, là où les cours d’eau qui alimentent Nouméa prennent leur source. Le feu avait également touché le parc de la rivière Bleue, celui de la rivière Blanche et les monts Koghi. Des kaoris, des houps, des araucarias centenaires, des lézards et des oiseaux : plusieurs espèces végétales et animales endémiques avaient disparu dans l’incendie, estimait le WWF à l’époque.

     

    Un forum sur le suivi et l’impact des feux

    Le premier forum sur la surveillance et le suivi de l’impact environnemental des incendies se tiendra fin novembre. Tous les acteurs du feu y sont conviés afin de « définir une programmation, » et « contribuer à identifier les lacunes, les outils, ou les pistes d’amélioration à construire ensemble » annonce l’Œil.

     

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