Proposé pour la huitième fois, l’événement - qui se déploie depuis l’année dernière sur deux semaines - se déroule en partenariat avec le Cinécity, le Rex Nouméa, les associations Vision Vidéo et Cinéma d’ici et d’ailleurs. Au total, treize longs-métrages ayant concouru cette année dans les plus grands festivals du septième art ainsi qu’un programme de courts-métrages sur le thème « l’amour malgré tout » (8e Tour Eurochannel) ont été retenus et seront diffusés en version originale sous-titrée.

Venues de France (Nos années folles), d’Italie (L’Affranchie), de Bulgarie (Glory), de Hongrie (Corps et âme) ou encore du Portugal (Lettres de la guerre), les œuvres projetées illustrent la diversité et la qualité du cinéma européen actuel. Oscillant entre drame social, onirisme, poésie, thriller, fantaisie et humour noir, la sélection devrait contenter un large public même si les amateurs de films dérangeants auront peut-être plus d’occasions de se réjouir.

Les amateurs de films noirs à la fête

Parmi les incontournables, Happy end, de Michael Haneke. Dans ce « best of » de ses œuvres (on y trouve un clin d’œil à chacun de ses précédents films), le réalisateur autrichien continue de dynamiter la famille bourgeoise, avec comme toile de fond la crise des migrants. Sous des faux airs de « feel good movie », Happy end incommode même si c’est peut-être le film le moins tragique d’Haneke...

Les spectateurs friands d’un cinéma implacable et tranchant poursuivront avec Mise à mort du cerf sacré, du Grec Yórgos Lánthimos, digne héritier de Haneke. Nicole Kidman et Colin Farrell se prêtent à un jeu de massacre familial sur la trame d’une tragédie grecque. Un film d’horreur psychologique glacial et ultra-sophistiqué, prix du meilleur scénario au dernier Festival de Cannes.

Avec The young lady, le britannique William Oldroyd brosse un portrait de femme austère d’une cruauté assez inouïe, sorte d’Emma Bovary croisée avec Lady Macbeth perdue dans la lande.

A voir également Que dios nos perdone, un polar caniculaire madrilène sur fond de crise économique. Violent, sordide et haletant, ce thriller signé Rodrigo Sorogoyen prouve encore une fois que le cinéma de genre espagnol est en excellente forme. Enfin, Fixeur, du roumain Adrian Sitaru (auteur du très controversé Illégitime, programmé l’an dernier), raconte avec pertinence l’histoire d’un journaliste écartelé entre ambition et éthique personnelle. Une passionnante introspection dans le milieu de la presse audiovisuelle.