Les lumières s’éteignent, laissant place à la musique et à la scène. Sous le toit de l’Arène du Sud de Païta, plus de 150 danseurs entament les premiers pas du spectacle. En ce jeudi soir, il s’agit d’effectuer l’avant-dernière répétition de La Bayadère, un chef-d’œuvre de ballet en trois actes, chorégraphié par Marius Petipa en 1877, sur une musique de Léon Minkus. Avant la répétition générale du vendredi et sa double-représentation ce soir et demain soir, c’est avec jeux de lumières mais sans costumes que l’ensemble de la troupe entame donc son dernier « entraînement », avant une mise en pratique réelle du spectacle. « Avec mes élèves de l’Avant-Scène (Centre de danse basé à Nouméa, NDLR), c’est un ballet que l’on prépare depuis sept mois, explique Sthan Kabar-Louët, le chorégraphe et metteur en scène du spectacle, ils ont fait le Lac des Cygnes l’année dernière et sont donc aptes à s’attaquer à des pièces plus difficiles, comme La Bayadère.» Du fond de la salle, il donne ses directives au micro pour corriger les dernières imperfections. « Ce qui est difficile, d’un point de vue artistique, c’est qu’il faut assembler tout le monde », poursuit Sthan Kabar-Louët. Pendant plus de trois longues heures, les danseurs et les danseuses s’efforcent avec rigueur de préparer un show de 140 minutes, entrecoupé de deux entractes de 20 minutes. De la scène aux décors, en passant par le jeu de lumière et la diffusion sur grand écran, « c’est la première fois en Nouvelle-Calédonie qu’on monte un dispositif technique aussi important pour un spectacle, assure le chorégraphe. En tout, 200 costumes en provenance de Bangkok, en Thaïlande, ont par ailleurs été mobilisés pour permettre la représentation de La Bayadère» sur le sol calédonien. En plus d’être une belle histoire d’amour, « c’est un spectacle très coloré », précise ce dernier.

Danseurs de prestige

Mais ce qui donne le plus d’envergure au spectacle n’est autre que la venue sur le territoire de quatre danseuses et danseurs de renommée internationale. En plus de Denis Vieira, soliste du StaatsBallett de Berlin (Allemagne), Ksenia Ovsyanick, danseuse étoile de la même académie, son mari Zdenek Konvalina, en provenance de Londres, et Elizaveta Kruteleva, première soliste du Bayerische Staatsoper Ballet de Munich (Allemagne) ont effectué un déplacement inédit sur le Caillou pour cette occasion particulière.

« Je ne les connaissais pas personnellement, affirme Sthan Kabar-Louët, mais je les ai contactés directement en leur proposant ce projet. Je leur ai expliqué ce que je faisais et, par l’intermédiaire de mon réseau, ils ont eu confirmation qu’ils ne mettraient pas les pieds n’importe où et ils ont accepté ».

Ces derniers, arrivés seulement dimanche dernier, seraient déjà « réglés comme du papier à musique ».