Feu vert pour Géant Dumbéa-sur-Mer

Charlie Réné / charlie.rene@lnc.nc | Crée le 31.08.2016 à 04h45 | Mis à jour le 31.08.2016 à 09h00

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Géant Sainte-Marie est à l’heure actuelle le navire amiral du groupe Bernard-Hayot. GBH, une fois son projet de Dumbéa achevé, trois de ses magasins vendus, et les hypers U construits devrait pointer à 28 % de parts de marché. Photo Archives LNC

Consommation. Le gouvernement a autorisé hier l’ouverture d’un hypermarché à Dumbéa-sur-Mer. Pour l’exploiter, le groupe Bernard Hayot, devra se séparer des Casinos Johnston et Vallée-des-Colons et du Leader Price Rivière-Salée.

Plus de cinq milliards de francs de travaux, au moins 170 emplois projetés, et des cartes rebattues dans la grande distribution. Hier, le gouvernement a dit « oui, mais » à l’ensemble commercial de Dumbéa-sur-Mer, porté par le groupe Bernard-Hayot (GBH). 11 000 mètres carrés de commerces dont 4 500 pour le second hypermarché Géant du pays. Évoqué depuis 2010, et un temps objet d’un débat judiciaire, le projet avait été remis sur la table en 2014, après le vote du dispositif antitrust. C’est la direction des affaires économiques qui a instruit le dossier. « Hasard » ou pas, la décision de l’exécutif a été rendue au dernier jour du délai prévu par la loi.

Trois supers contre un hyper

En 2014, GBH, qui gère les enseignes Casino, Géant et Leader Price, représentait 40 % des parts de marché dans la grande distribution. Pas question, pour le gouvernement, de laisser « conforter cette position dominante ». « C’est l’objectif de la loi antitrust, explique son porte-parole Philippe Dunoyer. C’est une première application d’ampleur, et elle est intelligente : ça a pris du temps, mais la solution a été trouvée en accord avec l’opérateur ». Mille mètres carrés de moins pour le nouveau Géant et surtout l’obligation pour GBH de se séparer de 4 500 mètres carrés de surface commerciale… « Cette décision est à la fois favorable, parce qu’elle nous permet d’exister au-delà de l’agglomération, où notre concurrent principal est seul, mais elle est aussi contraignante, juge Michel Mees, représentant local du groupe. Nous n’obtenons pas un mètre carré de plus, cette opération se résume à un transfert vers Dumbéa ».

Chantier de 18 mois, début immédiat

Porteur du projet depuis son rachat du groupe Lavoix en 2011, GBH veut maintenant agir vite. À Dumbéa-sur-Mer, zone qui devrait accueillir 25 000 personnes d’ici 2025, les travaux pourraient commencer « d’ici quinze jours à un mois ». Avec une livraison du complexe prévue début 2018. D’ici là, GBH doit céder ses parts dans Casino Johnston, et se séparer du Casino Vallée-des-Colons et Leader Price Rivière-Salée, qui devront tous les trois changer d’enseigne. « Sans conséquence sur les salariés », assure Michel Mees. Et bien entendu, ces cessions devront passer sous les fourches caudines de la loi antitrust.

Deux hypers dans les tuyaux

En septembre 2015, le gouvernement donnait son aval à l’ouverture de deux Hyper U, l’un de 5500 mètres carrés à l’Anse Uaré (Ducos), l’autre de 3000 mètres carrés à Païta. Quelques mois plus tard, la société qui portait les projets a signé une promesse de vente au profit de la société Ballande. Qui attend ses autorisations. L’exécutif, lui, veut s’assurer que la vente est bien effective et veut connaître l’identité des actionnaires du partenaire de Ballande, une société basée au Vanuatu. « Le dossier était considéré comme complet en mai, mais tout d’un coup, le gouvernement s’est mis à demander précision sur précision », s’agace-t-on du côté du groupe Ballande, qui craint que la décision ne soit repoussée jusqu’en octobre. L’exécutif se veut rassurant : « l’objectif de la loi antitrust, c’est la multiplication des acteurs sur le marché, ces projets vont dans ce sens ».