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    Nouvelle Calédonie
  • n Agriculture. L'heure des bilans avant la course aux indemnisations
    Catherine Léhé et Bérengère Nauleau | Crée le 05.01.2013 à 03h00 | Mis à jour le 24.07.2016 à 02h43
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    À Ouégoa, un important champ d'ignames a été noyé par les flots. Pour les agriculteurs, c'est désormais la course aux déclarations de sinistre agricole. Photo C.L et D.R
    Les fortes précipitations accompagnant Freda ont noyé certaines cultures, comme des champs d'ignames, et compromis la récolte des bananes, de tomates et autres salades. Mais le recensement des dégâts agricoles est loin d'être terminé.

    «On a eu plus d'eau que pour Vania. » À Dumbéa, la Couvelée a débordé sur une bonne partie des parcelles où poussent les bananes du Jardin calédonien, en pleine saison.

    Sur cette plantation de 8 hectares, une grosse mare d'eau isole encore certaines parcelles. Des régimes tiennent toujours sur les arbres quand d'autres gisent à terre. « La mare d'eau est 30 centimètres plus haut que pour Vania, constate Jean-Louis Bossard, cogérant de cette grande exploitation agricole, fournisseur de nombreuses grandes surfaces du Grand Nouméa. Et surtout, il y a plus de courant. »

    L'eau a ramené feuilles, branchages et remué la terre. Si des bananiers sont déjà au sol, d'autres tomberont bientôt. « On récolte les régimes qui nous paraissent assez mûrs et on les laisse au pied des arbres entourés de feuilles pour les protéger du soleil. Quand on aura nettoyé les troncs, on pourra observer ceux qui ont été déchaussés. Pour l'instant, on estime que 25 % de la production de bananes est perdue. » Tout dépend du stade de maturation auquel était le fruit. « On ressentira la baisse de production d'ici une quinzaine de jours. »

     

    Tomates. D'autant que d'autres producteurs, installés dans le Grand Nouméa ont enregistré des dégâts, selon la Chambre d'agriculture. Les tomates ont également pris des coups. « On est en pleine période de nouaison, autrement dit de fécondation. Quand il fait trop humide, elle se fait mal et donc les tomates poussent mal. » La production de salades sera elle aussi moins importante. Le cœur des feuilles va noircir », précise l'agriculteur. Si les pluies ont été intenses, peu de cultures étaient en terre à cette période de l'année.

    « La plupart des producteurs de maïs avaient déjà procédé à la récolte et ont semé des plantes intercultures qui fixent le sol », indique Clément Gandé, responsable du pôle végétal à la Chambre d'agriculture.

     

    Ignames. Pas de maïs ni de squash ni de pommes de terre dans les champs à cette période de l'année. Mais des ignames, plantées en septembre et en pleine croissance. À Ouégoa, le Diahot a inondé les champs d'ignames d'un gros producteur. Ses 7 000 pieds étaient sous l'eau. « Il a commencé à pleuvoir le 1er de l'an à 10 heures du matin jusqu'au lendemain soir, décrit le producteur, qui souhaite rester discret. La rivière est montée dans la nuit du 1er au 2. Dans le champ, il y avait 1,5 à 2 mètres d'eau. » La décrue laisse à présent entrevoir les dégâts. « Ça a laissé un dépôt de boue sur les feuilles, que le soleil a chauffées et brûlées. On n'a rien pu sauver. »

    La récolte est prévue pour juin. Elle s'annonce bien maigre pour alimenter le marché de Nouméa. À Yaté, où le tubercule sera sorti de terre juste avant la rentrée des classes, les dégâts n'étaient pas encore recensés.

    L'eau a également mis à rude épreuve les nerfs d'Arnaud Bloc, jeune éleveur installé à la Ouenghi, qui doit tout recommencer à zéro (lire ci-dessous).

    Pour les agriculteurs sinistrés, c'est désormais la course aux déclarations pour faire jouer l'assurance. « L'ensemble des communes ayant été touchées, on s'attend à un nombre important de déclarations de sinistres agricoles, mais à l'heure actuelle, on ne connaît pas le montant des dégâts », analyse Fabien Escot, directeur adjoint de l'Apican, agence publique chargée de la prévention et de l'indemnisation des calamités agricoles. Une seule déclaration de sinistre post-Freda était arrivée hier matin.

     

    À Boulouparis, Arnaud Bloc a tout perdu sauf le moral

    Arnaud Bloc a toujours voulu être aviculteur. Un rêve réalisé en 2007, seul et sans aucune aide, en créant l'AB Ferme sur son terrain situé tout près de la rivière de la Ouenghi.

    Mais le passage de la dépression Freda a détruit 90 % de son installation et beaucoup de ses bêtes manquent à l'appel. Sur 1 000 poulets, seuls une quarantaine ont survécu.

    « Tout est à refaire »

    Les canards, réputés excellents nageurs, ont été emportés par le courant de la rivière qui a débordé, piégés dans les grillages des parcs. 200 ont péri noyés, sur 350.

    « Lors du cyclone Erika, en 2003, l'eau n'est pas montée si haut… », se désole Arnaud. Jusqu'à un mètre dans les poulaillers.

    « 250 pondeuses et une dizaine d'oies sont aussi mortes, sans compter mes champs d'ignames et de manioc qui sont lavés. Tout est à refaire, mais je garde le moral tout de même ».

    De notre correspondant, Francis Juliard

    Le chiffre

    300

    C'est, en millions de francs, le montant qu'a inscrit l'Apican à son budget consacré à la Caisse d'assurances mutuelles agricoles en début d'année. Il y a dix ans, l'Apican avait financé 550 millions de francs après le cyclone Erika.

    Repères
    Dix jours pour déclarer

    Les agriculteurs disposent de dix jours pour déclarer leur sinistre auprès de la Cama (Caisse d'assurances mutuelles agricoles). « Une fois que l'ensemble des déclarations seront arrivées, la procédure administrative d'instruction par le Seser sera déclenchée », rappelle Xavier Talem, directeur de l'Apican. Au mieux, les dossiers peuvent être traités en un mois et demi. L'Apican vote chaque année un montant affecté à la Cama. Mais le montant devrait être moins conséquent car la dépression n'était plus un cyclone quand elle a touché le Caillou.

    Hausse des prix ?

    La baisse de la production de salades, de tomates et de bananes ne devrait pas tarder à se faire ressentir sur les étals. Les bananes proposées le week-end dernier à 350 F le kilo en vente directe par le Jardin calédonien pourraient

    atteindre les 400 F. Mais le décalage entre une offre en baisse et une demande forte pourrait emmener

    les revendeurs à en profiter. Et à doubler les prix

    des produits.

    Pénurie de cailles

    Si l'estimation de l'état des champs d'ignames est toujours en cours, l'agence pour le développement de Yaté redoute une baisse de la production des cailles. Celle réalisée au cours de ces quinze derniers jours n'a pu aboutir. En raison notamment, d'une panne d'électricité qui a duré jusqu'à 18 heures jeudi. Celle-ci n'a pas permis de faire marcher le chauffage

    indispensable

    à l'incubation des œufs.

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