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    Nouvelle Calédonie
  • Charlie Réné/ charlie.rene@lnc.nc | Crée le 06.09.2017 à 04h25 | Mis à jour le 06.09.2017 à 07h03
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    Guy Monvoisin, Gérard Pasco et Roger Gaillot échangent avec un groupe d’étudiants du lycée de Pouembout. Une rencontre jugée « très fertile » par ces figures du monde agricole qui ont évoqué leurs débuts, souvent difficiles. Photos Charlie Réné
    Agriculture. L’Erpa a invité hier à Bourail des étudiants en agriculture et des exploitants en installation de tout le pays. Autour d’eux, tous les acteurs qui peuvent les épauler dans ce secteur vital mais vieillissant.

    Un « parcours du combattant ». Hier à la Maison de Déva, à Bourail, tout le monde avait le terme sur les lèvres. « C’est ce qui attend les futurs exploitants, on le sait, mais le rôle des gens qui sont ici, c’est justement de les aider à surmonter les obstacles », explique-t-on sur le stand de l’Erpa, Etablissement de régulation des prix agricoles, qui organisait hier cette première journée néo-calédonienne des jeunes agriculteurs (JNJA). Formateurs, administration, accompagnements technique ou financier, coopérative ou associations de producteurs… De stand en stand, tous les partenaires potentiels d’un cultivateur ou d’un éleveur en phase d’installation accueillaient les jeunes pousses du secteur. « Une bonne idée », saluent Jérôme et Ismaël, en terminale « sciences et techniques de l’agronomie et du vivant » au lycée de Pouembout. La filière est un bon tremplin dans ce secteur où les opportunités et le travail ne manquent pas. Pourtant, les jeunes gens, qui ne peuvent pas compter sur la reprise d’une exploitation familiale le savent : « Ça ne sera pas facile de se lancer. »

     

    « Nous, on n’a pas de salon de l’étudiant »

    « Le foncier », bien sûr, mais aussi « l’argent pour s’équiper », « les prêts », « les assurances »... Entourés de leurs camarades de classe, ils listent calmement les embûches potentielles. « Nous, on n’a pas de Salon de l’étudiant, reprend Jérôme, déjà très renseigné sur les BTS agricoles, du Caillou ou de Métropole. On n’a pas tout le temps l’occasion de poser toutes les questions. » Près de 80 élèves ont fait le déplacement avec leur classe. S’y ajoutent quelques dizaines d’agriculteurs de moins de 35 ans, eux aussi en quête d’informations. La foule n’est pas immense, mais « c’est une première », pointe Nicolas Metzdorf, toujours président de l’Erpa. « On espère bien répéter l’opération d’année en année. »

    Car l’enjeu est grand. Le dernier recensement agricole évalue l’âge moyen des chefs d’exploitation à 53 ans. « On a du mal à freiner le vieillissement, à assurer le renouvellement des générations, reprend le « M. Agriculture » de la province Sud, futur membre du gouvernement. Les dispositifs d’accompagnement existent, on les a même “boostés??. Mais il faut les connaître, s’y retrouver. Cette journée est là pour aider. »

     

    Nouvelles vocations

    De groupes de discussion en stands d’information, la rencontre avec la « nouvelle génération » donne à certains une bouffée d’optimisme. « Agriculteur, ça a longtemps été une profession de famille. Aujourd’hui, on a beaucoup d’enfants de la ville qui veulent retourner à la terre, note Thomas Carlen, directeur du lycée agricole Do Néva. Il y a un vrai virage social, et la clé pour le réussir, c’est la formation, la professionnalisation. » Sur les stands de l’Adraf, où les questions fusent sur les baux ruraux, du réseau Repair, de la Cama ou de l’Adie, très sollicitée pour ses microcrédits, même constat : « Il y a des vocations, des projets originaux. »

    « Il y a de plus en plus de choses pour aider les jeunes à mettre le pied à l’étrier et il faut qu’ils en profitent, pointe Gérald Pasco, président de la Chambre d’agriculture qui a longuement échangé avec des élèves. Mais ce qu’on leur rappelle, c’est que rien ne tombera du ciel, ça sera dur pendant plusieurs années. Il faut y aller avec l’envie de faire, la passion. Et là c’est vraiment un merveilleux métier. »

     

    Quatre exploitants, quatre parcours

    Franck Soury-Lavergne, 35 ans, La Foa,
    Son nom est des plus connus dans le monde agricole. Mais Franck n’a pas tout de suite été tenté par le travail de la terre : après un BTS électrotechnique, il se contente d’abord de « donner la main » à son frère, qui reprend l’exploitation familiale. Ce n’est qu’en 2011 qu’il se lance sur « sa propre voie » : le bio. Fruits tropicaux, produits maraîchers… À plein temps depuis 2015, il poursuit son installation et sa démarche de certification. Son moteur : la « fierté » de produire bien et bon. Et de « nourrir les gens ».

    Ludovic Souque, 29 ans, Bourail
    Pas de parents agriculteurs, pas de terre. Tout ce qui a poussé Ludovic, 29 ans, à se lancer dans la sylviculture, c’est « la passion de la nature ». Doté d’un Deust revégétalisation, il entre d’abord à la SLN, à Thio, et économise pendant plusieurs années pour acheter un terrain de 10 hectares à Bourail, en 2010. Santal, kaori, sapin… Il vend aujourd’hui des plants élevés sous serre mais doit continuer un « double travail », à la NMC. Mais un jour, il le sait, sa SCA Ténéculture sera sa seule activité.

    Martin Nemba 34 ans, Canala
    « On a tous des ancêtres agri- culteurs », aime à rappeler Martin, qui, dès l’âge de 17 ans, a suivi leurs pas. Il travaille à la mine pour investir dans des plants et, enfin, cultiver ses mandarines à la tribu d’Emma, à Canala. Sans diplôme. « C’est dommage qu’on en demande pour avoir des aides, dit-il. Ce qui compte, c’est l’expérience et la motivation. » Et il en faut : après les papillons piqueurs en 2016 et les cyclones qui ont freiné sa production cette année.

    Arnaud Bloc, 27 ans, Boulouparis
    Destiné à la pâtisserie, Arnaud a bifurqué vers un CAP agricole pour « vivre de sa passion ». À 20 ans, il lance son exploitation bio : 3 600 poulets fermiers, des lapins, du maraîchage… Il aime la polyvalence de ce métier et son rôle social. Mais il préfère prévenir : « Il faut être vraiment passionné, car il faut s’accrocher. » En 2013, il avait perdu 2 500 animaux dans des inondations. 700 de plus lors du passage de Cook. Aujourd’hui, il reconstruit et se prépare. C’est en se relevant qu’on apprend.

     

    53 ans.

    C’est la moyenne d’âge des chefs d’exploitation en Calédonie. Il était de 50 ans en 2002 et de 48 ans en 1992.

     

    Prix pour les ambassadeurs

    C’était un des points d’orgue de la journée : le trophée des jeunes agriculteurs, organisé par l’Erpa et parrainé par plusieurs institutions. L’idée est simple : valoriser des parcours et des projets de jeunes exploitants qui peuvent « inspirer » d’autres jeunes et susciter des vocations. D’où la communication institutionnelle très intense sur Internet, ces dernières semaines, autour des huit candidats « retenus parmi plus de 300 jeunes exploitants du Nord, des Îles et du Sud » et surtout volontaires pour être des figures de proue de la nouvelle génération d’agriculteurs. Tous ces « ambassadeurs » ont été récompensés, mais certains ont été un peu plus distingués que les autres par le jury et le public, qui a pu voter sur un site dédié. À Franck Soury-Lavergne, de La Foa, le trophée des jeunes agriculteurs et les 200 000 francs de prix. Ludovic Souque, Arnaud Bloc, Martin Nemba, et Christophe Courtot ont respectivement reçu les trophées de l’encouragement, de l’environnement, de l’initiative et de l’innovation, ainsi qu’un chèque de 100 000 francs chacun. Un « bon coup de pouce » saluent-ils en chœur. L’exercice, surtout dirigé vers les aspirants agriculteurs en quête de motivation, n’a pas forcément été du goût de certains. « J’aime pas trop cette Star Academy de l’agriculture, lâche un « vieux ». Il faut échanger avec les jeunes, les accompagner. Mais leur faire croire qu’ils vont être récompensés pour ce qu’ils font, ce n’est pas bon. Dans la vie ça ne se passe pas comme ça. »

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