Depuis 2004, le juge Taliercio est en effet sous le coup d'une enquête administrative disciplinaire pour « une somme de petites choses , explique son avocat, Me Dominique Antz, mais qui prennent, ici, en Polynésie, des proportions énormes. »Pour la presse quotidienne de Tahiti, il s'agirait « de liens avec des hommes d'affaires et de nombreux dysfonctionnements au niveau du traitement de plusieurs dossiers ». Il est reproché au juge d'instruction « des interventions hors de sa compétence et des activités immobilières » incompatibles avec sa fonction, ainsi que « des amitiés inadéquates pour un juge ».Jean-Bernard Taliercio, qui fut lors de sa nomination l'un des plus jeunes juges d'instruction de France, était, à Tahiti, le plus ancien juge de Polynésie. Il avait été nommé en 1984 au tribunal de première instance de Papeete, et la longueur de ce séjour -vingt et un ans- soulève d'ailleurs, aujourd'hui, le problème de l'inamovibilité des magistrats, surtout lorsqu'ils sont en poste dans les DOM-TOM. « Outre-mer, trop de proximité nuit à la bonne justice », écrit samedi la Dépêche de Tahiti, « car l'étroitesse du milieu social crée des ramifications insolites, parfois contre nature ».Pour sa part, Jean-Bernard Taliercio s'estime « victime » d'un complot. Son avocat précise « qu'il est convaincu qu'on veut l'écarter et qu'on cherche à lui nuire pour protéger d'autres intérêts ».