Si la fête des Mères a légèrement tourné au vinaigre, dimanche soir, sur le quai de Vaiare, à Moorea, pour les centaines de personnes qui avaient prévu de rejoindre Tahiti, la situation a pu être régularisée lundi en trois voyages, mais non sans mal du côté des passagers.

Pour rappel, le Terevau, parti faire une rotation dans les îles Sous-le-Vent, samedi dernier, s’est retrouvé coincé à Huahine à cause de la forte houle et n’a donc pu assurer ses navettes entre Tahiti et Moorea, dimanche, ainsi que lundi.

La direction de la compagnie, qui tient encore à s’excuser auprès de ses passagers, espérait un retour à la normale aujourd’hui, selon Josiane Faura, cogérante du Terevau.

Optimisme

Du côté de la compagnie concurrente, qui a assuré seule les navettes avec l’Aremiti V, « ça s’est beaucoup mieux passé que dimanche », confie la responsable des opérations. Les gens étaient beaucoup plus disciplinés et tout le monde a pu embarquer, on n’a laissé personne à Moorea. On a eu un bateau à 5 h 20 avec 697 passagers, la capacité maximale ; un bateau à 6 h 50 avec le même quota ; et le suivant à 8 h 30, avec 448 passagers, donc il y avait encore de la place sur le troisième bateau. »

Les retours, à 16 heures et 17 h 30, se seraient également déroulés sans encombre, d’après l’armateur. « Et on reste optimiste, poursuivait la responsable des opérations. Dès aujourd'hui (mardi NDLR), nos deux bateaux assureront les rotations, comme d’habitude, donc il y aura de la place pour tout le monde. »

La situation qui a causé panique, stress et colère chez les usagers, résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs.

D’abord, le Terevau qui reste bloqué à Huahine. Le concurrent, lui, ne fait naviguer qu’un bateau le week-end, le ferry. Ce qui aurait peut-être été largement suffisant en temps normal, mais manque de chance, c’était le week-end de l’Ascension, qui a permis à beaucoup de bénéficier d’une pause de quatre jours, mais également celui de la fête des Mères, pour lequel de nombreux packages hôtel + bateau avaient été vendus.

Situation inédite

Ils étaient donc quelques milliers à s’être rendus sur l’île, le week-end dernier. La société Aremiti, qui a eu la surprise de récupérer les clients du Terevau, a dû ajouter une rotation supplémentaire, à 22 heures, au départ de Moorea, afin de rapatrier les 354 passagers et les 48 véhicules qui attendaient encore de pouvoir rentrer à Tahiti. La situation aurait pu revenir à la normale, mais il se trouve que l’Aremiti Ferry II, dans son calendrier annuel, est en arrêt technique chaque dernier lundi du mois. Il ne restait donc que l’Aremiti V pour assurer la liaison.

« Cette configuration n’était jamais arrivée, confie Cathy Rocheteau, directrice des affaires maritimes polynésiennes. Maintenant, on va l’entrer dans notre banque de gestion des risques, c’est-à-dire que quand on va déroger pour les îles Sous-le-Vent, on va faire en sorte que l’armateur prévoit un plan B. »