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    Pacifique
  • | Crée le 09.07.2016 à 03h00 | Mis à jour le 24.07.2016 à 17h36
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    Papeete, le 2 juillet. La troupe de danse Hei Rurutu. A droite, la danseuse japonaise Aika Ide, dans cette même troupe. Photos AFP
    Une troupe s'apprête à investir la place To'ata, sur le front de mer de Papeete. Et à danser pour le heiva, l'un des plus grands festivals culturels d'Océanie. Cette année, quarante et une troupes concourent. Reportage.

    Une danseuse ajuste son more, une jupe en fibres végétales. Un musicien caresse la peau de son pahu, le tambour polynésien. Un orero (orateur) fait quelques vocalises. Juste derrière le grand rideau noir qui les cache du public, Poerava Simpson s’inquiète : « J’ai peur qu’on voie mes fesses, j’ai perdu quatre kilos en un mois et mon costume remonte ! »

    La jeune femme est la moins expérimentée de la centaine d’artistes de sa troupe. « J’ai débuté il y a deux mois, mais j’ai un bon cardio et je sais bouger mon derrière », sourit-elle avant de suivre son raatira (chef), un colosse armé d’un casse-tête.

    Trois soirs par semaine, durant tout le mois de juillet, les groupes de chant et de danse se succèdent. Ils sont 41 cette année, soit 4 470 artistes. L’engouement pour le’ori Tahiti, la danse tahitienne, n’a jamais été aussi fort.

     

    Une résonance moderne

    Chaque troupe doit présenter des séquences codifiées autour d’un thème librement choisi, le plus souvent une légende polynésienne. Les danseurs de Pupu Tuhaa pae, venus de l’archipel des Australes, content ainsi une guerre ancestrale entre deux clans, pour la possession de tarodières.

    « Nos thèmes se fondent toujours sur des légendes ou des histoires d’autrefois, mais ils ont une résonance moderne, on essaie de transmettre des messages de respect, de partage et d’humanité », souligne Oscar Tereopa, le chef des danseurs.

    La veille, le prestigieux groupe O Tahiti E avait choisi un thème plus abstrait : « Tahiti, inlassable rieuse ». Son auteur, Steve Chailloux, un professeur de tahitien, a veillé à ce que toutes les danses dégagent « une énergie, une exaltation aussi particulière que communicative ».

    Le public exige à la fois performance technique, respect des traditions et inventivité. Il retient son souffle lorsqu’un danseur se présente au concours solo, souffre avec lui lorsque, déséquilibré, il pose une main par terre, qui le prive de victoire. Mais applaudit à tout rompre quand une danseuse enchaîne avec vivacité les tamau, les farapu et les varu, avant de plus lascifs ami, quelques-uns des principaux pas du ori Tahiti qui sont en fait des mouvements de rotation du bassin.

    Les touristes y verront une folle énergie déployée par des centaines de fessiers musclés, et des poitrines souvent dénudées. Le jury, lui, saura distinguer l’ampleur des mouvements, la cohésion de l’ensemble, mais aussi la qualité des costumes. Chaque danseur en utilisera au moins trois en une heure de prestation.

     

    17 km de tissus

    L’un d’eux, au moins, sera un costume végétal, confectionné par ses soins en allant cueillir auti (larges feuilles), hibiscus et tiaré dans les luxuriantes vallées tahitiennes. Pour les danses en robe ou paréo, plus de 17 kilomètres de tissus ont été commandés, assurent les organisateurs.

    Lorsque les danseurs se retirent, ils laissent place aux chanteurs, pour des mélodies tout aussi codifiées, inlassablement répétées. Les touristes peuvent être envoûtés par ces himene tarava : « Ça me rappelle les polyphonies corses, en mieux », s’extasie Claudette Jourdan, une touriste qui a calé ses dates de voyage sur celles du heiva. Son mari renchérit : « On a fait pas mal de festivals culturels dans toute la Polynésie, jusqu’à Hawaï et en Nouvelle-Zélande, mais rien ne vaut le heiva, à part peut-être la Tapati à Rapa Nui. »

    Les gagnants seront connus le 20 juillet. Le grand vainqueur est toujours très sollicité pour des spectacles, voire des tournées internationales. Et surtout, le prestige d’une victoire au heiva est immense.

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