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    Nouvelle Calédonie
  • ENTRETIEN AVEC Jone Passa, président de l’Association des entrepreneurs kanak (AEK)
    Propos recueillis par Yann Mainguet | Crée le 02.11.2019 à 04h28 | Mis à jour le 05.08.2020 à 04h10
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    Présidée par Jone Passa, consultant en sociologie, l’AEK indique plusieurs freins, telles que les difficultés d’accès aux marchés publics importants et la méconnaissance des dispositifs d’aides aux entrepreneurs et des réseaux du milieu des affaires. Phot
    Nouvellement créée, l’AEK compte, dans un premier temps, mieux identifier l’entrepreneuriat kanak, ses problèmes et les solutions à apporter, pour, ensuite, le voir davantage acteur dans l’économie calédonienne. Une étude de plus d’un an est menée.

    Les Nouvelles calédoniennes : L’Association des entrepreneurs kanak, ou AEK, est lancée. « Kanak » parce qu’il y a des difficultés et des enjeux particuliers ?

    Oui, des difficultés liées aux moyens de développement, à la lisibilité juridique, ou encore à l’accessibilité à des marchés. Un problème est pointé par certains entrepreneurs : la mainmise de grosses sociétés de Nouméa, même aux Îles. Des raisons juridiques et économiques nous ont poussés à réfléchir sur la possibilité de créer une structure.

    La dimension coutumière est-elle aussi avancée ?

    Une partie de nos membres est installée sur des terres coutumières. Se présentent alors les problèmes habituels d’accessibilité au foncier et au crédit par exemple. Nous souhaitons qu’il y ait une réflexion sur le potentiel des terres coutumières.

    Vous ne vous « retrouviez » pas au sein d’autres formations ?

    Certains de l’association ont une expérience, font partie de groupements, et ils se sentent un peu étrangers aux problématiques posées, même s’ils peuvent avoir de la sympathie envers ces fédérations. Il y a cette exclusion de fait qui les a poussés à venir discuter avec nous, avec l’espoir d’être un peu plus audibles. Aujourd’hui, l’entrepreneuriat kanak a des difficultés à avoir sa place. Et quand il a sa place et fait remonter des difficultés, c’est considéré comme des problèmes périphériques.

    Quelle est votre première action ?

    Nous avons lancé une étude. Le but? Regarder combien nous sommes, quels sont les types de société, combien nous pouvons peser dans l’économie calédonienne... Ou encore regarder nos forces, nos faiblesses, les améliorations possibles... Nous avons demandé aux chefs d’entreprise de jouer le jeu, de fournir les documents. Nous avons décidé de lancer rapidement cette étude, car face à cette question, l’Isee (l’Institut de la statistique et des études économiques) n’a pas pu nous fournir les chiffres. On tombe il est vrai sur la dimension ethnique... A nous donc de récolter les informations.

    Cette initiative fait aussi suite à un voyage en Nouvelle-Zélande, où nous étions invités par les Maoris. Nous avons vu le poids des Maoris dans l’économie néo-zélandaise, qui est de l’ordre de 25%. C’est beaucoup. Nous avons alors essayé de construire le projet, en lien avec eux.

    Quand comptez-vous obtenir les conclusions de l’étude ?

    Nous avons demandé pour le début de l’année 2021.

    Point important, nous voulons regarder quel type de société conviendrait le mieux à l’entrepreneuriat kanak, à l’heure actuelle. Il y a sans doute des formules à trouver.

    Des contacts avec les institutions sont-ils déjà établis ?

    Nous avons eu un premier contact avec Christopher Gygès (porte-parole du gouvernement, membre chargé des secteurs de l’économie, de la fiscalité...) qui nous a proposé une rencontre. Nous pourrons discuter de l’entrepreneuriat, évoquer ce que nous pouvons porter avec le gouvernement... Vu l’appellation (de l’association), cela peut prêter à du « communautarisme », mais nous ne nous inscrivons pas du tout là-dedans. L’idée est d’essayer d’épauler, de participer au débat politique.

    L’association est-elle justement apolitique ?

    Oui. Nous avons toutes les tendances politiques. Mais avec le groupement, elles se sont effacées. Parce que nous rencontrons les mêmes difficultés, nous avons alors choisi de porter ensemble le projet.


    Créée le 28 août dernier, l’Association des entrepreneurs kanak (AEK) rassemble aujourd’hui une quarantaine de membres investis dans différents secteurs d’activité : la mine, le consulting, les aménagements paysagers, l'agroforesterie, les stations-service, l’artisanat, le monde culturel.... Cette initiative constitue « une première » selon les dirigeants de l’association, car, d’ordinaire en Nouvelle-Calédonie, ces regroupements s'apparentent davantage à des fédérations d’entreprises œuvrant dans un domaine professionnel particulier, tel que la mine ou les transports.

    L’AEK, d’après son exposé, est composée de femmes et d’hommes, à proportion égale. « Nous avons fait le tour des aires coutumières » note Jone Passa. « Il y a la surprise de voir autant de femmes chefs d’entreprise. Mais, après, il y a de la bienveillance et des encouragements ».

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