Social. Dans le bruit et la fureur contenue - la présence des forces de l’ordre y est peut-être pour quelque chose - les adversaires se sont observés toute la journée, hier, de chaque côté de la route de la baie des Dames, à Ducos.

D’un côté, la Fédération syndicale des travailleurs calédoniens exploités (FSTCE), qui campe depuis lundi à une dizaine de mètres de l’entrée de l’entreprise de travaux publics Menaouer. Le syndicat dénonce pêle-mêle des faits de « discrimination » à l’encontre de plusieurs salariés syndiqués pendant la période de confinement, des manquements aux règles d’hygiène et de sécurité, le non-respect des accords d’entreprise… Le conflit ne date pas d’hier. « On ne peut pas laisser faire n’importe quoi. On a fait appel à un avocat et on ira aussi loin qu’il le faut », lance Noël Bernaleau, secrétaire général de la FSTCE, qui indique représenter plusieurs salariés de la société, qui en compte une soixantaine. En miroir, plusieurs dizaines de salariés de la société Menaouer ripostent à grand renfort de banderoles. La sono d’en face est largement contrée par les puissants klaxons des camions de la société, qui tournent sans interruption, à vitesse réduite, pour alerter les passants.

« On ne veut vraiment pas embêter les Calédoniens, mais on ne peut pas se laisser faire », explique Cédric Devaud, le directeur technique de la société, qui dénonce le « comportement mafieux » de la FSTCE et affirme son intention d’aller en justice, lui aussi. Autour, les banderoles parlent de « tentative de racket ». Le conflit devrait se poursuivre aujourd’hui sans camion ni klaxon. « Mais on pourrait faire du bruit les jours d’après, s’ils sont toujours ici », avertit Cédric Devaud.