Politique. Les responsables de Calédonie ensemble se sont inquiétés publiquement hier du processus de déconfinement progressif annoncé par le gouvernement et par l’Etat. A compter du lundi 20 avril, différents secteurs d’activité doivent redémarrer.

Pour Philippe Michel et Philippe Dunoyer, c’est prématuré pour deux raisons. La première, c’est l’incertitude quant à la disponibilité de masques en nombre suffisant. Après avoir dit et répété que les masques n’avaient d’utilité que pour les soignants et les malades, l’Etat a changé sa doctrine. Lundi, Emmanuel Macron a déclaré qu’un déconfinement progressif ne saurait se faire sans une généralisation du port du masque, tout particulièrement dans les transports en commun.

Or, selon les responsables de Calédonie ensemble, la Nouvelle-Calédonie n’est pas à ce stade en situation de fournir des masques à l’ensemble de la population.

Effet rebond

Deuxième sujet d’inquiétude, la capacité à faire des tests et dépister une partie importante de la population. C’est une préconisation forte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Conseil scientifique Covid-19 : tester au maximum la population pour affiner les stratégies de lutte contre l’épidémie.

D’une façon plus générale, les élus de Calédonie ensemble considèrent qu’être les premiers à s’engager dans une politique de déconfinement est en soi une prise de risque, car il n’existe aucun retour d’expérience. De nombreux scientifiques craignent ce que les uns appellent l’effet rebond, d’autres le « stop-and-go », plus prosaïquement une reprise épidémique chez une population qui n’aura pas été immunisée, alors même que des Calédoniens qui séjournaient à l’extérieur sont en phase de rapatriement, avec le risque d’un possible retour du virus.

Les élus de Calédonie ensemble admettent volontiers que la crise sanitaire traversée par le pays se double d’un désastre économique, qui affectera d’abord les plus fragiles. Mais ils estiment qu’un « déconfinement précoce serait encore pire pour l’économie s’il devait être suivi par un reconfinement. »