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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 07.07.2020 à 04h29 | Mis à jour le 05.08.2020 à 03h13
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    Le procureur a admis que l’agresseur « s’est retrouvé en état d’infériorité » face à la victime.
    Justice. Le 14 juin, un homme assénait des coups de couteau à son rival au cours d’une bagarre. Celui-ci avait été gravement blessé. L’agresseur a été condamné mais échappe au Camp-Est.

    Ils portent tous deux des bandages (l’un à la main, l’autre au bras et à l’épaule) mais n’ont pas pris la même place devant la juridiction correctionnelle. À la barre du tribunal, un homme originaire d’Ouvéa, âgé de 28 ans, pas très grand et plutôt mince, sans emploi ni formation, s’avance devant les juges, entourés de policiers. Pour la première fois de sa vie, il vient de passer une quinzaine de jours au Camp-Est après avoir asséné six coups de couteau à un rival à la Baie-des-Citrons, le 14 juin. À la gauche du prévenu, la victime, un père de famille musclé qui vient d’entrer dans la Marine nationale, souffre encore de ses blessures. « Il a eu de la chance », murmure son avocate Me Nathalie Lepape, rappelant « l’hospitalisation en réanimation », le « pneumothorax » et « la chirurgie ».


    « Il a mal réagi »

    Il est plus de quatre heures du matin quand ces deux-là se trouvent mêlés à une bagarre générale en sortie de boîte de nuit. La victime dit alors avoir vu son cousin à terre se faire frapper, ce qui l’aurait motivé « à foncer dans le tas ». Il ne le sait pas mais son adversaire a dissimulé une lame de couteau entre ses doigts, qu’il aurait trouvée plus tôt dans la soirée en bord de mer. Le presque trentenaire donne alors des coups de haut en bas. « Je n’ai fait que me défendre, assure-t-il aux magistrats. Je pensais qu’il allait paniquer en voyant le couteau et qu’il arrêterait de me foncer dessus. Je montrais la lame mais cela ne l’a pas dissuadé. Il continuait à me charger. »

    Il n’en fallait pas plus pour que son avocate, Me Alexe-Sandra Vu, évoque la légitime défense. « Ce sont des gestes défensifs. Dès qu’il prend un coup, il en donne un à son assaillant. Il a mal réagi mais il s’est simplement défendu », plaide le conseil.

    Des arguments écartés par la partie civile pour qui « l’agresseur est allé au contact ». « Ce procès est l’illustration de deux choix de vie, de deux ambitions, de deux trajectoires différentes. D’un côté, l’oisiveté, les mensonges et l’absence de remise en question. De l’autre, le travail et la famille. J’espère que ces blessures ne réduiront pas les chances de carrière de cet homme dans l’armée française », affirme Me Lepape.

    Le président Éric Mangin sermonne le prévenu : « Vous étiez dans un tel état que vous ne saviez même pas où vous frappiez. Ça aurait pu être le cœur et vous auriez été jugé à l’étage au-dessus, en cour d’assises ».

    Le procureur ne croit pas non plus à « la légitime défense » de l’agresseur même si celui-ci « s’est retrouvé en état d’infériorité » face à la victime. Certes le casier judiciaire du prévenu est vierge mais, insiste le procureur, il a fait l’objet d’une procédure pour port d’arme prohibé trois mois plus tôt. « Et il a été interpellé quarante-huit heures après les faits avec un couteau sur lui », révèle le ministère public. « C’est faux, montrez-moi le procès-verbal qui le mentionne. Mon client a été hospitalisé après la bagarre, il s’est rendu de lui-même à la police », rétorque Me Vu. Le délibéré tombe un peu plus tard et suit les réquisitions : dix-huit mois de prison dont quinze assortis d’un sursis probatoire. Mais pas de maintien en détention. S’il échappe à l’enfermement, l’agresseur devra toutefois prouver qu’il travaille et suivre des soins pendant les deux prochaines années.

    jeanalexis.gallien@lnc.nc

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