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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 03.07.2019 à 04h25 | Mis à jour le 05.08.2020 à 04h24
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    Les gérants de la société étaient poursuivis pour travail clandestin en 2015. Des peines de sursis ont été requises.
    Justice. Trois membres d’une même famille et une associée ont été jugés en correctionnelle pour ne pas avoir déclaré ni payé les heures supplémentaires de leurs salariés. Ceux-ci travaillaient en moyenne 120 heures de plus par mois… sans toucher un centime.

    Ils ont eu le sentiment de « ne plus vivre dignement ». Avec courage et pudeur, sept hommes et femmes ont retracé devant la justice le cours d’une partie de leur vie, lorsqu’ils étaient salariés d’une société d’ambulances du Grand Nouméa, au début de l’année 2015. Il y a cette ambulancière qui est revenue sur les « journées pas possibles » où il fallait « chercher le premier dialysé à 4 heures » et rentrer « chez soi à plus de 21 heures ». Un autre évoque « la fatigue », les semaines « sans jour de repos », « on ne profitait pas de nos familles… ». Encore un qui confie qu’il n’avait « pas le temps de manger à midi » et son sentiment « de ne plus avoir de vie de famille ». « On ne pouvait plus respirer, raconte une autre des victimes. On devait être à la disposition des employeurs, ils nous rajoutaient des heures supplémentaires sans nous payer. »


    « Travail à la chaîne »

    L’affaire commence par une visite inopinée de l’inspection du travail. On est en juin 2015, une grogne sociale monte au sein de la société. Ce qui pousse la Direction du travail et de l’emploi à ouvrir une enquête. Des documents sont récupérés et des salariés auditionnés. L’inspection du travail tombe alors de haut. « Nous avons étudié les plannings journaliers et définitifs qui font foi, note l’agent. Nous avons mis en lumière de nombreuses anomalies. » L’entreprise aurait payé à ses salariés 25 heures supplémentaires par mois, en moyenne, quand ceux-ci… « travaillaient 120 heures de plus par mois » sans toucher un franc supplémentaire, révèle l’une des associés. « On voyait bien que les heures supplémentaires qui s’ajoutaient à la dernière minute n’étaient jamais payées », se remémore l’un des salariés. « C’était du travail à la chaîne », rugit Me Martin Calmet. L’un des avocats des ambulanciers lésés évoque « une mise en danger » et « des employeurs qui n’ont que faire de la loi et des salariés, tant qu’ils leur rapportent de l’argent ». Sans compter « les insultes racistes », poursuit Me Anne-Laure Dumons, par des personnes « qui ne respectent pas la dignité humaine ». « Le droit du travail protège les salariés et il faut respecter ces droits. Cette entreprise familiale avait une façon de gérer extrêmement brutale », précise le procureur de la République.

    De l’autre côté de la barre, trois des quatre gérants crient à l’injustice. Défendus par Me Philippe Gandelin, ils accusent carrément l’inspection du travail de faux et d’avoir « délibérément écarté les relevés GPS des ambulances pour établir les heures de travail ». « Il était impossible de lier un conducteur à une voiture, ce n’était pas fiable », répond du tac au tac l’inspecteur. Quant à la quatrième gérante, son avocat Me Cédric Bull réclame la relaxe car « elle n’a jamais eu de pouvoir sur le décompte des heures supplémentaires et les fiches de salaires. Sa responsabilité est uniquement engagée car son nom est inscrit au Kbis de la société ». Parce que « les employeurs doivent savoir qu’on ne peut pas faire n’importe quoi » et que « le contrôle des heures travaillées, ce n’est pas de la rigolade », le représentant du parquet, Xavier Goux-Thiercelin, requiert de quatre à six mois de prison avec sursis pour les gérants de la société assortis de peines d’amende de 200 000 à 400 000 francs. Le tribunal n’a pas souhaité se précipiter. L’affaire a été mise en délibéré au 30 juillet.

    jeanalexis.gallien@lnc.nc

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