Les prévenus se sont succédé et se ressemblaient - un peu - hier matin, à la barre du tribunal correctionnel. Deux affaires de cambriolage étaient jugées. Et malgré des preuves accablantes à leur encontre, ces prévenus n’en ont pas démordu à la barre, niant en bloc les faits. Ce qui a visiblement aggravé leur cas.

Tout d’abord, un homme devait répondre, en comparution immédiate, d’un vol commis le mois dernier. Il était entré par effraction dans une maison où il avait notamment dérobé un vélo et une tablette. Cette dernière était équipée de la géolocalisation qui indiquait que son nouveau « propriétaire » vivait à Pierre-Lenquette, comme le prévenu, dont la famille a également certifié aux forces de l’ordre qu’il se baladait depuis peu avec la même bicyclette que celle volée au domicile. Enfin, lors de son enquête, la police scientifique a relevé ses empreintes dans la cuisine des victimes. A la barre, malgré tout ce faisceau d’indices, le prévenu a campé sur sa position : « Ce n’est pas moi. Je ne sais pas pourquoi il y a mes empreintes chez eux. J’ai déjà dit tout ce que j’avais à dire dans mon rapport », lâche-t-il en guise de défense.

Sauf que son casier judiciaire de cinq pages, notamment pour des vols qui lui ont déjà valu des peines de prison, ne plaide pas en sa faveur. Au vu de ce profil de multirécidiviste, Hervé Ansquer, le procureur, a requis dix-huit mois de prison ferme. Le tribunal a tranché quant à lui pour un an de réclusion ferme.

Il oublie une convocation au tribunal à son nom

Dans la foulée de ce jugement, un autre jeune homme était appelé à la barre. Il lui était notamment reproché une tentative de cambriolage qui s’est soldée par l’agression physique du propriétaire qui l’a surpris.

Ils étaient trois à visiter cette maison en pleine nuit. Or, la victime est « sûre à 80 % » que le prévenu est bel et bien son agresseur. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, dans leur fuite, les voleurs ont laissé un sac à dos dans lequel figurait une convocation au tribunal au nom du prévenu. Car cet homme de 19 ans avait frappé son père deux jours auparavant.

En dépit de son âge, il présente lui aussi un casier judiciaire long comme le bras : « C’est quelqu’un d’extrêmement connu avec déjà seize mentions pour des faits de vol par effraction. C’est un individu violent et malhonnête, estime Hervé Ansquer, qui concède que l’enquête de police n’a pas été parfaite. Et pour cause : C’était un week-end de folie pour les forces de l’ordre avec cinquante personnes placées en garde à vue, dont beaucoup pour des vols qu’ils étaient nombreux à ne pas reconnaître. C’était la pagaille complète au commissariat. » Au vu de ces faits de « délinquance organisée », il a requis un an et demi de prison ferme.La défense a bien tenté de plaider qu’aucune preuve fiable n’accablait son client. En vain. Le tribunal l’a également reconnu coupable et condamné à un an de prison ferme.