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    Nouvelle Calédonie
  • Gilles Caprais | Crée le 24.06.2020 à 04h29 | Mis à jour le 05.08.2020 à 03h13
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    Le procureur de la République avait requis « de 6 à 8 ans » de prison à l’encontre des deux hommes. Photo G.C.
    Justice. Le tribunal correctionnel a condamné hier deux hommes et une femme qui avaient tenté d’étrangler un policier en vue de le jeter à l’eau, samedi soir baie de l’Orphelinat, à Nouméa.

    «Mets le K.-O., on va le noyer au récif. » Le tribunal est glacé. « Quand j’entends ça, la limite est atteinte. Si je ne fais rien, je vais y passer », justifie le policier d’une trentaine d’années, contraint de faire usage de son arme pour « sauver [sa] vie », samedi soir sur les eaux de la baie de l’Orphelinat. L’agent est immobilisé sur le dos, au fond de l’annexe qui s’échappe. Derrière, un homme de 35 ans lui administre un étranglement prolongé. Devant, un autre agresseur, âgé de 24 ans, se tient prêt à frapper de nouveau. Et la conductrice refuse toujours de ramener la frêle embarcation vers le bord.

    Le policier sort son arme, tire les deux coups successifs qui lui permettront de s’échapper en renversant l’annexe. « Je ne veux pas le tuer, je veux le blesser. Je tire vers ses jambes. » Une balle se perd dans la nuit, l’autre se loge dans son propre pied. Il s’en rendra compte quelques minutes plus tard, au sec, lorsque l’adrénaline refluera.


    « Je ne voulais pas finir en cellule »

    Patiemment, le tribunal tente dé-sormais de comprendre la dramatique tournure de l’intervention des policiers, appelés sur le débarcadère pour des faits de violences conjugales. À leur arrivée, vers 20 heures, deux couples éméchés (dont l’auteur et la victime de ces violences) détalent vers la fameuse embarcation, la mettent en route et tentent de regagner le bateau où ils résident. « Je ne voulais pas finir en cellule de dégrisement, comme pour la fête des Mères », justifie l’homme de 25 ans. Le président Soubeyran reste incrédule. « Vous étiez prêt à noyer quelqu’un pour ne pas aller en cellule de dégrisement ? »

    « J’étais à l’ouest. J’étais incontrôlable, j’avais beaucoup bu », regrette le prévenu, qui s’excuse auprès de la victime, s’en remet à sa version des faits, et rend hommage à sa vaillance. « Le monsieur est coriace, il est bien resté sur ses [jambes]. »


    « pourquoi a-t-il sauté dans l’annexe ? »

    L’avocat de la partie civile se charge de cuisiner le deuxième homme, dont la compagne a été mise hors de cause. Il cherche l’aveu suprême, même si la qualification ne peut dépasser les « violences volontaires » sur un policier. Le prévenu résiste faiblement au raisonnement de l’avocat. Il s’incline. « C’est une tentative de meurtre », triomphe Me Calmet.

    Me Joannopoulos adopte une défense très offensive. La version du policier ? « Son témoignage est nécessairement altéré [par le choc]. Vous devez considérer qu’il est très relatif. » Son intervention ? « Il n’a même pas vu les violences conjugales. Pourquoi a-t-il sauté dans l’annexe ? Pourquoi une intervention aussi soudaine ? », pousse l’avocate, qui assure qu’une méthode moins vive « aurait évité le drame ». Sur les bancs, les nombreux policiers murmurent leur incompréhension. Le président du tribunal, pratiquement impassible tout au long de la longue plaidoirie théâtrale, se tient le visage dans la main.

    Le casier judiciaire du cadet des prévenus comporte quelques lignes, dont des violences envers sa mère qui signifient une situation de récidive légale. L’aîné affiche lui aussi un passif, plus lourd encore, avec une première mention de violences envers un représentant de l’ordre.

    Après conciliabule avec ses assesseurs, le président prononcera pour les deux hommes des peines de cinq ans de prison, qui comprennent toutes deux 18 mois de sursis.


    Pour les deux hommes, le Camp-Est ne faisait que peu de doute dès le commencement des débats. Le sort de la prévenue semble plus incertain. La compagne du cadet des prévenus affirme dans un premier temps ne pas savoir conduire l’annexe, elle qui vit sur un bateau depuis plusieurs années.

    Si la conductrice n’a pas véritablement pris la direction du large, elle n’a pas non plus rejoint le quai, où s’étaient massés plusieurs policiers. Elle argue de l’impossibilité de rejoindre le quai sans renverser le bateau : « impossible » d’arrêter le moteur depuis le poste de pilotage, sur cette embarcation vétuste, où se battaient trois hommes.

    « Ce sont des salades composées », rétorque le procureur de la République, Richard Dutot. « C’est volontairement qu’elle ne rejoint pas le quai. Elle minimise ses actes car elle a peur. »

    Les actes de la femme de 22 ans « ont provoqué le déferlement de violence ». Il réclame deux ans de prison, et laisse le quantum du sursis à la discrétion du tribunal. Ce dernier notera un casier vierge et s’en tiendra à 18 mois de sursis.

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