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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 31.07.2019 à 04h33 | Mis à jour le 05.08.2020 à 04h22
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    En pleurs, la conductrice de Carsud a confié ne pas savoir si elle allait « pouvoir reprendre le volant ». Photo G. Richard
    Justice. Le trentenaire qui s’en est violemment pris à une conductrice de Carsud, vendredi à Dumbéa, a écopé de dix-huit mois de prison dont six avec sursis. Les magistrats n’ont pas décerné de mandat de dépôt.

    Après quarante minutes de procès en correctionnelle, il est ressorti libre du palais de justice de Nouméa. Il y a croisé, certainement pour la dernière fois, Alexandra Talea, inconsolable, et son mari. « J’accepte son pardon. Il y a déjà eu assez de violence ». Depuis vendredi soir, cette mère de famille, chauffeur chez Carsud depuis 2008, ne peut s’empêcher en s’endormant de l’imaginer « rentrer dans le bus avec son fusil ». « Quand je me réveille, c’est la première image que j’ai dans ma tête », confie Alexandra Talea qui ne sait pas encore si elle va « pouvoir reprendre le volant » prochainement, « j’appréhende beaucoup ».


    « Ça suffit de saccager et de bousiller la vie des gens »

    À 34 ans, l’homme qui se tient à la barre du tribunal n’est pas du genre de ceux que les magistrats voient habituellement. Père de deux enfants, il est inséré dans la société - éducateur auprès de jeunes depuis onze ans -, il n’a jamais eu affaire à la justice et pourtant, vendredi, il a « dégoupillé », selon les propres mots de son avocat, Me Julien Marty, en menaçant de mort Alexandra Talea avant de sortir un fusil caché sous sa veste et d’ouvrir le feu à deux reprises en l’air. La raison ? « L’accumulation de retards sur la B2 [la ligne de bus, NDLR] », répond le prévenu. Il compare son geste à « des incivilités ». Ce qui passe mal auprès d’Alexandra Talea, tremblante et en pleurs. « Ça suffit les violences banalisées sur ce territoire. Ça suffit de saccager et de bousiller la vie des gens, s’insurge Me Philippe Reuter, l’avocat de la victime. Est-ce que les retards peuvent justifier le fait de mener une action punitive ? » S’il évoque des « violences graves », le procureur de la République, Philippe Pommereul, partage son intention de ne pas « désocialiser » le tireur en l’envoyant au Camp-Est « au regard de sa situation sociale et de ses regrets ». Ses réquisitions sont suivies à la lettre par le tribunal, une dizaine de minutes plus tard : dix-huit mois de prison dont six mois avec sursis mise à l’épreuve. La peine n’est pas assortie d’un mandat de dépôt, ce qu’il signifie qu’il peut ressortir libre du palais (lire par ailleurs). « Une incarcération aurait été contraire à l’œuvre de justice car rappelons-le, le tribunal est là pour corriger et non pour seulement sanctionner », conclut Me Marty.

    jeanalexis.gallien@lnc.nc


    Dans le cadre du sursis mise à l’épreuve, le prévenu doit respecter un certain nombre de règles. Pendant vingt-quatre mois, il a l’obligation de suivre des soins psychologiques et de travailler, il a l’interdiction de monter dans un bus Carsud et de détenir ou porter une arme pendant dix ans. Malgré sa condamnation à une peine ferme d’un an, le trentenaire est ressorti libre du palais de justice. Le tribunal n’a, en effet, pas décerné de mandat de dépôt à l’audience, synonyme d’incarcération immédiate. Le tireur sera, en revanche, convoqué dans les trente jours devant le juge de l’application des peines qui pourra remplacer la peine de prison par une alternative telle que les TIG (travaux d’intérêt général), un placement en semi-liberté ou encore sous bracelet électronique.

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