Justice. Il est sorti du Camp-Est le 29 juillet dernier et n’a pas tardé à refaire parler de lui. Le 1er janvier, après une soirée du Nouvel An arrosée, l’homme de 34 ans, qui se tenait à la barre du tribunal correctionnel de Nouméa, hier, croise des gens de la tribu de Ouatom, à La Foa, avec qui il est en conflit depuis des années. La pression monte jusqu’à ce que l’intéressé sorte une hache, s’en prenne à la maison communale et détruise la stèle en hommage aux anciens de la tribu. « C’est une histoire de famille. Je regrette et je vais rembourser » les 200 000 francs de préjudice, promet le prévenu. « Comment comptez-vous payer ? », demande le président. « Je vais faire des travaux d'intérêt général », répond le trentenaire au lourd passé judiciaire.

« Justement, le principe des TIG consiste à travailler gratuitement pour une association ou pour une collectivité ».

« Craché sur la mémoire »

Une assesseure demande pourquoi « l’affaire n’a pas été réglée coutumièrement ». « Le chef de clan était saoul, je ne pouvais pas lui expliquer », assure-t-il. « Vous rendez la vie des habitants impossible et certains promettent des représailles. Ce sont des actes inacceptables, vous avez craché sur la mémoire des anciens. Vous devez être interdit de rentrer à la tribu car ça va tourner vinaigre, et vous devez suivre des soins pour votre alcoolisme », déclare le procureur de la République, Richard Dutot. Des réquisitions démesurées pour l’avocat Me Maxime Guérin-Fleury. « Ce n’est pas un élément perturbateur, il ne va pas être excommunié de la tribu. Oui, il était alcoolisé mais on ne va pas proposer des soins pour tous ceux qui ont bu le 31, ce serait absurde ».

Le trentenaire écope finalement d’une peine de six mois avec sursis. Il devra effectuer 210 heures de TIG et indemniser les responsables de la tribu.