La « soirée pyjama » des enfants a viré au « bad trip ». Une semaine a passé mais l’histoire ne fait toujours pas sourire Frédérique. Cette maman de Dumbéa a eu « très peur » la semaine dernière et n’a pas fermé l’œil de la nuit pour rester auprès des siens, hospitalisés. Frédérique et ses deux enfants, âgés de 16 et 11 ans, ainsi que sa nièce, qui a soufflé ses douze bougies, avaient décidé de fêter la Chandeleur avec quelques crêpes, lundi 3 février. « Je n’en fais pas souvent. Pour tout dire, elles étaient ratées parce qu’elles s’effritaient. Mais bon, les enfants en ont mangés et on n’a rien remarqué d’anormal », introduit-elle.

Pupilles dilatées et le « cœur qui battait vite »

Après le repas, Frédérique fait un petit tour sur internet pour comprendre pourquoi ses crêpes étaient ratées. Au fil de ses recherches, la Dumbéenne découvre que la farine de sarrasin bio qu’elle a utilisée est susceptible d’être contaminée au datura. La maman tombe de haut et n’en revient pas. Quelques semaines auparavant, les autorités sanitaires métropolitaines avaient en effet procédé au rappel de paquets de farine de sarrasin (lire ci-contre), suspectés de « présenter un risque pour la santé du consommateur » en raison de la présence de cette plante sauvage toxique, surnommée « herbe du diable » qui peut agir sur le système nerveux et avoir des effets sur la vision et sur le cœur.

Frédérique vérifie, y regarde à deux fois, le « numéro de lot inscrit sur mon paquet était bien le même que celui inscrit sur l’alerte émise par les autorités sanitaires ». La maman est « prise de panique » et décide aussitôt d’amener les enfants au Médipôle « pour ne pas prendre de risques ». Ils sont admis aux urgences et l’affaire est prise au sérieux, « le centre antipoison a été contacté ». Son enfant de onze ans et sa nièce sont transférés au pôle mère-enfant tandis que la plus grande est hospitalisée au service réservé aux adultes. Les enfants et l’adolescente subissent alors une batterie de tests car « ils avaient les pupilles dilatées et le cœur qui battait vite. Tout a été vérifié. Ils sont restés toute la nuit en surveillance sous perfusion », raconte Frédérique.

Pas d’analyse de la farine

Finalement, « tout le monde s’en est bien sorti. Plus de peur que de mal ». La maman explique ainsi que ses enfants et sa nièce ont été autorisés par les médecins à quitter le Médipôle le lendemain, vers 10 h 30. « C’est quand même traumatisant. On ne sait pas ce qui se serait passé si les enfants avaient mangé davantage de crêpes », poursuit Frédérique, un peu amère que « le message d’alerte des autorités calédoniennes ne soit pas diffusé plus largement pour avertir les clients ». La Dumbéenne a, depuis, jeté à la poubelle le paquet de farine de sarrasin. « Ils n’ont pas voulu l’analyser, je m’en suis donc débarrassée pour oublier cette histoire et passer à autre chose ». Les enfants, eux, se portent à merveille et cette histoire n’a pas altéré leur goût pour les crêpes.

jeanalexis.gallien@lnc.nc