Trois morts, dix blessés graves, un pronostic vital toujours engagé hier soir… L’accident qui s’est produit samedi soir sur la RP1, à hauteur de la tribu de Saint-Louis, est cauchemardesque. Choquées, des personnes ont manifesté hier matin leur colère vis-à-vis de la vitesse jugée excessive sur cette portion.

« C’est sûrement l’accident le plus grave que l’on ait eu sur la commune, je n’ai jamais vu autant de blessés d’un coup… », lâche un pompier de la caserne du Mont-Dore, témoin de ce carnage qui a mobilisé pendant plus de quatre heures une vingtaine de sauveteurs (pompiers, Sécurité civile, Samu), et de nombreux gendarmes et policiers municipaux.

Les pompiers ont constaté des « atteintes traumatiques assez sérieuses » pour chacune des victimes : fracture du fémur, fracture du bassin…

Le blessé le plus léger n’était « pas en mesure de se tenir debout » lorsqu’il a été accompagné au centre hospitalier. L’un d’entre eux était toujours entre la vie et la mort hier soir, a indiqué la gendarmerie.

Un troisième véhicule créE un Suraccident

Si les trois décès ont été confirmés par les pompiers moins de deux heures après le drame, le nombre de blessés a fait l’objet d’un certain flou, au cours de la journée de dimanche. Neuf personnes ont été prises en charge par les pompiers, puis transportées, au fur et à mesure des possibilités, au Médipôle. Des témoins faisaient cependant état d’une dixième personne, qui aurait quitté les lieux avant l’arrivée des secours. Et hier soir, la gendarmerie a effectivement indiqué qu’un autre blessé a été comptabilisé du côté du centre hospitalier, sans que l’on sache pour l’heure comment il s’y est rendu, seul ou accompagné.

La gravité de l’état des blessés a largement empêché les gendarmes de progresser dans la compréhension des circonstances du drame. Parmi les personnes présentes à proximité du lieu de l’accident et interrogées, aucune n’avait vu le choc.

L’enquête a pour l’heure permis d’établir que trois voitures ont été impliquées dans l’accident. Un Nissan X-Trail sortait du nakamal de Saint-Louis et s’est engagé sur la RP1. Il est entré en collision avec une BMW.

Les enquêteurs ignorent dans quelle direction exacte circulaient les véhicules, ainsi que leur positionnement au moment du choc.

Une chose paraît certaine : un troisième véhicule, une Renault Clio, a créé un « suraccident », en percutant un véhicule accidenté. Les zones d’ombre restent donc nombreuses. L’enquête conduite par les gendarmes tentera de les dissiper.

Quatre heures d’angoisse

La circulation sur la RP1 a repris à 1 h 55, dimanche, près de quatre heures après l’accident. Plusieurs dizaines de personnes ont été bloquées de chaque côté du périmètre de sécurité, à Saint-Michel et à La Coulée. Certains ont commencé leur nuit de sommeil dans la voiture. D’autres ont passé le temps en bavardant avec leurs compagnons d’infortune. Le tout dans une ambiance franchement glauque, où chacun a pu compter les ambulances et les véhicules des pompes funèbres.