À peine croyable. Le feuilleton des intoxications alimentaires dans les écoles, qui inquiète terriblement les parents, n’a pas fini de faire parler puisqu’une vingtaine d’enfants de l’école primaire Alphonse-Dillenseger, à Auteuil, se sont plaints et ont été pris de vomissements après la cantine, hier après-midi. Au menu : œuf dur mayonnaise, spaghettis bolognaise et madeleine. « C’est notre tour, fallait presque s’y attendre », ironise, fataliste, Nathalie Piechowiak. Présidente de l’association de parents d'élèves du groupe scolaire, cette maman d’un petit garçon n’en revient pas : « on ne sait pas qui est responsable. Je ne veux pas pointer du doigt Newrest. Mais c’est sûr que ça devient trop récurrent ».

« Il y en a marre »

Un discours consensuel qu’on ne retrouve pas partout. Au Médipôle, la colère prédomine. Au moins cinq enfants ont été admis aux urgences pédiatriques. « On va porter plainte parce qu’il y en a marre. C’est grave ce qui se passe. Ça nous atteint forcément puisque ce sont des enfants », enrage Wendy, la grande sœur de William, 9 ans et en classe de CM1. « Il avait mal au ventre, il vomissait. Maintenant, ça va mieux », continue Wendy. À ses côtés, Guy monte dans les tours, « je suis chamboulé ». Le grand-père de Layane, une enfant de 9 ans, pense lui aussi à « porter plainte » mais « le médecin ne veut pas délivrer de certificat d’intoxication alimentaire, c’est inadmissible ». Une action en justice mais contre qui ? « On veut se débarrasser de Newrest. Avant, il n’y avait pas tous ses problèmes. Je pense qu’on va retirer ma petite-fille de la cantine ».

Actes volontaires,

la folle rumeur

Cette suspicion d’intoxication alimentaire, une de plus, relance le débat autour de Newrest, responsable de la fourniture des repas de cantine. « Jusqu’à maintenant, nous avons été dédouanés et exemptés. Nous voulons que la lumière soit faite et comprendre ce qu’il se passe réellement. D’où notre plainte contre X », déclarait Bruno Heriche, directeur de la filière locale de Newrest. « Pour l’image de la société, ces intoxications ne font pas bon genre », lance Maryline, maman de deux enfants. « Ils ne vont plus à la cantine depuis trois mois. Les plats n’étaient pas équilibrés, il n’y avait pas assez à manger, poursuit-elle. Mais ça m’étonne que Newrest ait autant de problèmes… »

Une folle rumeur court depuis quelques jours. Et si, ces intoxications alimentaires étaient le fait d’actes volontaires d’irresponsables ? « La théorie tourne beaucoup, c’est vrai. Ce n’est pas à exclure même si je ne veux pas y croire », s’alarme Nathalie Piechowiak, également « maman référente » au sein de l’association « Une cantine responsable pour nos enfants ». Dans ce cas-là, on ne parlerait plus d’intoxication mais alors d’empoissonnement.

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