Portes-de-Fer : la victime était armée d’une tronçonneuse avant d’être battue à mort

Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 26.05.2020 à 04h27 | Mis à jour le 05.08.2020 à 03h27

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La victime a déambulé dans les rues Ernest-Oliveau et du Rhin avec une tronçonneuse allumée. Ph. Thierry Perron

Faits divers. La police poursuit son enquête sur la mort particulièrement violente d’un quinquagénaire samedi dans le quartier des Portes-de-Fer. Avant d’être frappé à mort, il avait coursé un jeune avec une tronçonneuse allumée. Deux suspects ont été déférés.

Quatre interpellations, deux suspects déférés et mis en examen et les circonstances d’une mort qui se précisent.

Trois jours après le décès dans des conditions particulièrement violentes d’un homme de 54 ans dans le quartier des Portes-de-Fer, à Nouméa, l’enquête judiciaire a pris un virage décisif avec les gardes à vue de quatre personnes, soupçonnées d’être impliquées dans cette affaire qui a secoué le quartier et ses habitants. Ces auditions menées par les enquêteurs du Service territorial de police judiciaire (STPJ) de la police nationale ont permis de retracer le fil de cette journée de samedi.

Excédé par les nuisances sonores

Ce jour-là, en fin d’après-midi, il y a du bruit dans la rue Ernest-Oliveau et dans celle du Rhin. Une fête d’anniversaire bat son plein. De la musique et des cris s’échappent d’un appartement. Un peu plus loin, des jeunes s’alcoolisent dans un parc. Il est près de 17 heures lorsqu’un quinquagénaire sort brusquement de son domicile. Il est excédé par les nuisances sonores. D’après nos informations, ce père de famille, arrivé en Nouvelle-Calédonie il y a une trentaine d’années, déambule alors dans le quartier, une tronçonneuse à la main. Arrivé non loin de la fête d’anniversaire, le quinquagénaire met en marche l’outil et poursuit un jeune dans la rue qui se réfugie, apeuré, dans un hall d’immeuble. L’homme dégrade une barrière avec sa tronçonneuse avant de repartir et de quitter l’immeuble. C’est à ce moment-là que deux pierres, lancées d’un peu plus loin, le frôlent.

Le troisième caillou vient le percuter à l’arrière du crâne. La victime s’écroule. Puis elle est frappée, notamment à la tête, par des jeunes. Une version confirmée, hier, par le procureur de la République, Yves Dupas : « Selon les premiers éléments, la victime a d’abord reçu un violent coup à l’arrière du crâne porté par une grosse pierre. Elle a ensuite été frappée à plusieurs reprises, notamment à la tête». Par combien de personnes ? On ne le sait pas encore exactement. À l’arrivée des sapeurs-pompiers, le quinquagénaire était déjà décédé.

L’intervention rapide des policiers de la brigade BST (brigade spécialisée de terrain) a été payante. Quelques minutes plus tard, trois hommes, âgés de 17, de 19 et de 31 ans, sont arrêtés et placés en garde à vue. Un quatrième suspect était appréhendé plus tard par la brigade anticriminalité. Les investigations permettront de déterminer si d’autres personnes sont impliquées dans ce lynchage.

jeanalexis.gallien@lnc.nc

Les services de la direction territoriale de la police nationale (DTPN) ont mené depuis samedi soir d’importantes investigations pour tenter d’établir les circonstances exactes de la mort de cet homme de 54 ans. D’après nos informations, deux jeunes gens, soupçonnés d’être les auteurs principaux de cette dramatique agression, ont été conduits au palais de justice de Nouméa dans la soirée d’hier.

Les suspects ont été présentés à un magistrat instructeur.

À l’heure où nous écrivions ces lignes, hier soir, la décision du juge des libertés et de la détention quant à un placement en détention provisoire ou un contrôle judiciaire n’était pas connue. Désormais, c’est un juge d’instruction qui pilote les investigations.