Il avait reçu l’insigne de chevalier de l’ordre national du Mérite il y a deux ans en grande pompe et ses détracteurs y avaient vu une décoration « politique ». Quarante-huit heures après la blessure par arme à feu d’un homme à Maré, samedi, on en sait un peu plus sur les circonstances. Les investigations des gendarmes de la Section de recherches (SR) s’accélèrent pour remonter le fil de l’histoire. Selon nos informations, deux personnes ont été placées en garde à vue dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Tadine pour être interrogées sur cette fête organisée à Tadine pour l’anniversaire de la fille de la victime qui n’est autre qu’un policier, chef du Service du renseignement territorial (SRT) pour la province des îles Loyauté. Il s’agirait de l’ex-femme de ce dernier et de son beau-frère.
Désarmé par sa famille
Les auditions de ces témoins capitaux auraient permis d’écarter certaines pistes et d’en confirmer d’autres. D’après les derniers éléments, une dispute aurait éclaté au petit matin, samedi, après une soirée très alcoolisée, entre ce policier et un convive à la suite de propos qui auraient été tenus sur les réseaux sociaux. Au cours de la brouille, le fonctionnaire aurait sorti son arme de service. L’intéressé aurait alors tiré au moins un coup de feu avec ce SIG-Sauer, un pistolet automatique muni d’un chargeur de quinze balles, en direction d’une voiture dans laquelle se trouvait son rival. Ceci étant, les avis divergent puisque des témoins auraient évoqué plusieurs coups de feu tandis que d’autres personnes auraient indiqué que le chef du SRT pour les Loyauté a tiré en direction du ciel.
Pronostic vital engagé
Après cet épisode, des membres de sa famille, dont son ex-femme et son beau-frère, ont tenté de lui retirer son pistolet des mains. Dans la confusion et sans qu’on ait, pour l’heure, davantage d’informations, un coup serait parti, touchant ce père de famille à l’abdomen. Tandis qu’il était évacué au dispensaire, les gendarmes de Tadine procédaient aux premières constatations. Les militaires ont notamment récupéré et placé sous bonne garde l’arme de service avant que les enquêteurs de la SR ne soient saisis de l’enquête par le parquet.
Le policier a été évasané par hélicoptère au Médipôle, dimanche. Hier soir, son pronostic vital était toujours engagé.
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Ils écoutent, surveillent, analysent, anticipent… Le tout, dans la discrétion. Depuis 2008 et la réforme qui a dissous les renseignements généraux, le service du renseignement territorial (SRT) est chargé de collecter les renseignements concernant des domaines de la vie institutionnelle, économique ou encore sociale. Autant d’informations qui peuvent permettre d’anticiper, par exemple, des troubles à l’ordre public ou des mouvements protestataires. Rattaché à la direction territoriale de la police nationale, le SRT a ainsi pour mission d’exploiter ces informations et d’en informer les services centraux et les préfets par des notes de synthèse. Les policiers du SRT sont à différencier de leurs collègues de la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure) dont les missions sont la lutte contre le terrorisme, la protection de la France des ingérences étrangères ou encore la surveillance et la protection du patrimoine industriel.
Sur le territoire calédonien, le service du renseignement territorial est composé d’une vingtaine de policiers. Ils sont basés à Nouméa mais aussi en zone gendarmerie. Ces agents du SRT ont des bureaux à La Foa mais aussi à Koné et à Lifou. Un maillage qui leur permet une connaissance précise des enjeux du territoire.
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