«Un acte gratuit de pure barbarie », c’est comme cela que Dominique Exposito, fondatrice du Mouvement citoyen contre la maltraitance animale en Nouvelle-Calédonie décrit l’accès de violence d’un homme qui a mortellement frappé un chien à coup de sabre au Parc de Koutio à Dumbéa. Les faits se sont déroulés en plein jeudi de l’Ascension, alors que le parc est rempli de familles venant prendre l’air, profitant du jour férié. Un père et son fils, âgé de quatre ans, promènent leur chien, Blacky, en laisse. Pris d’une envie pressante, le père de famille confie l’animal à son fils pour aller se soulager dans la nature. Alors que l’enfant attend avec son chien, un homme, armé d’un sabre passe près d’eux et assène un violent coup de sabre à Blacky, sans même donner d’explication. Le chien est immédiatement conduit chez le vétérinaire qui leur annonce que son état est grave. Leur compagnon a les deux yeux perforés et une énorme plaie sur la face. C’est à contrecœur que le vétérinaire décide d’abréger ses souffrances et de l’euthanasier.

Mis au courant de cette affaire, la Société protectrice des animaux de Nouvelle-Calédonie (Spanc), la Bande à Nounou et le Mouvement citoyen contre la maltraitance animale en Nouvelle-Calédonie ont décidé d’agir. « Nous avons déposé une plainte lundi matin à la gendarmerie et nous constituons partie civile dans cette affaire », indique Dominique Exposito.

Les réactions sur les réseaux sociaux sont vives face à « cet acte d’une violence incompréhensible » qui a mis en danger un enfant. « Certains n’ont aucun respect pour la vie, qu’elle soit animale ou humaine », peut-on lire. Beaucoup d’internautes demandent une réponse exemplaire de la justice. « Blacky était tenu par son petit maître à ce moment-là ! C’est le chien qui a pris un coup de sabre, mais à quelques centimètres près, ça aurait tout aussi bien pu être le jeune garçon, ajoute la fondatrice du mouvement. L’enfant et son père sont traumatisés et vont mettre du temps à s’en remettre. »

La fondatrice a rencontré le père et son fils et témoigne de leur état : « Le papa a les larmes aux yeux et le petit garçon répète sans cesse : Blacky est mort », ajoute-t-elle.

Les trois associations impliquées dans ce cas de maltraitance vont monter au créneau. « Nous avons rendez-vous le 10 juin prochain avec le procureur pour lui expliquer tout ce qui se passe, pour parler des faits de maltraitance animale devenus malheureusement trop banals. Ce genre de cruauté arrive tous les jours », raconte Dominique Exposito.

La maltraitance de trop

Du côté des institutions, Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement en charge notamment de la question du bien-être animal a réagi sur les réseaux sociaux au lendemain des faits. Elle condamne fermement « un acte ignoble » et annonce apporter son soutien aux maîtres de Blacky et aux associations qui les ont aidés. La membre du gouvernement déclare que « la justice devra sanctionner fermement cet acte inacceptable ».

Par ailleurs, Isabelle Champmoreau indique devoir elle aussi rencontrer de son côté le procureur de la République dans la semaine pour évoquer le dossier de la maltraitance animale.

lucile.courtot@lnc.nc