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    Nouvelle Calédonie
  • Par A.-C.P. et S.B. | Crée le 13.07.2018 à 04h26 | Mis à jour le 13.07.2018 à 04h26
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    La gestion de nos ordures ménagères relève d’un processus complexe et qui peut différer selon les communes. La filière pourrait aller plus loin si l’entente entre communes était meilleure.

    Le secteur des déchets est à l’image de ce qu’il traite. Complexe, fouilli, hétéroclite. Une nébuleuse dans laquelle il est difficile de se retrouver, entre les compétences des uns et des autres et les discours souvent contradictoires. Le sujet s’est pourtant retrouvé au cœur des discussions à la suite du scandale provoqué par la révélation de l’arrêt du recyclage du plastique, du carton, et du papier.


    Un centre de tri trop cher de l’avis de Nouméa

    Les déchets ménagers sont une compétence communale. Chaque ville choisit son prestataire pour la collecte. Le traitement, lui, est assuré par le Sign, Syndicat intercommunal du Grand Nouméa, qui l’a délégué à la CSP, Calédonienne de service public. Cette dernière gère aussi les quais d’apport volontaire (QAV), et traite les déchets des points d’apport volontaire (PAV). « Les déchets ménagers et assimilés sont enfouis à Gadji, détaille Jean-Nicolas Bruel, directeur administratif et financier de la CSP. Le verre part à Recy’verre, les déchets réglementés sont gérés par Trécodec, et les déchets ferreux et non ferreux sont dirigés vers EMC et Recycal. » Sauf que depuis le mois de janvier, la CSP n’achemine plus le plastique, le carton et le papier de Dumbéa, Nouméa et Païta à la Sem Mont-Dore, le centre de tri. « C’est le Sign qui décide. Nous, on applique la décision. » En cause notamment ? Les tarifs trop élevés pratiqués par l’entreprise montdorienne selon Nina Julié, élue provinciale en charge du développement durable. « Cela coûte 120 000 francs la tonne contre 35 000 en Métropole. Les communes qui pré-trient payent 12 500 francs la tonne. »

    Autre problème, pour Nina Julié, la Sem Mont-Dore aurait été réalisée, il y a sept ans, à La Coulée, contre l’avis des expertises. « Sa mise en place n’avait pas été validée parce qu’elle coûtait trop cher et se trouvait loin. » La province Sud milite pour son déplacement. « On propose un terrain à Ducos, à côté de la future recyclerie qu’on souhaite créer l’an prochain. » Autant d’arguments que réfute José Blum, directeur du centre du Mont-Dore. Il indiquait, dans nos colonnes, que l’entreprise est rémunérée 12 500 francs la tonne alors que le coût de revient est estimé à 124 000 francs la tonne. « On devrait percevoir dix fois plus d’argent. On ne peut pas développer une filière de tri et de valorisation au coût de l’enfouissement. Cela fait deux ans et demi que les administrés du Mont-Dore payent la valorisation des déchets des gens de Nouméa. »


    L’intercommunalité en souffrance

    Derrière la problématique des déchets dans le Grand Nouméa se cache la question de l’intercommunalité, moribonde. « Pour améliorer l’outil qu’est la Sem Mont-Dore, il faut en faire un centre intercommunal et le déplacer », estime Nina Julié.

    Les mairies devraient aller plus loin, poursuit Roger Kerjouan, secrétaire général de la province Sud. « L’agglomération ne s’est regroupée que pour l’élimination. Or, il faudrait regrouper toute la chaîne, depuis la collecte, il y aurait moins de perte d’argent et de temps. » D’autres acteurs du secteur évoquent les bisbilles politiques et les désaccords récurrents entre les maires des quatre communes. La reprise du traitement du plastique, du carton et du papier n’a pas été évoquée.

    La gestion des déchets reste encore récente sur le territoire. Et certains demandent une évolution de la réglementation. Bernard Creugnet, président de Trecodec, appelle à la création d’une éco-participation pour tous les types d’emballage, métal, plastique, verre, carton, etc. La province Sud travaille à mettre en place celle pour le verre. Tous les profesionnels n’attendent pas ce changement pour se développer. C’est le cas de Leslie Bacino, gérante de Shred’x, qui traite papier et carton avant de les exporter pour valorisation. « Le projet, à court terme, est de recycler sur place. Le problème, c’est la volonté et le coût. Après, je pense que si chacun faisait sa partie, ça fonctionnerait mieux et qu’il y aurait de la place pour tout le monde. »


    n Trecodec, c’est quoi ?

    C’est un éco-organisme à but non lucratif qui gère six types de déchets différents. Les piles, les batteries, les huiles, les pneus, les véhicules usagés, et les DEEE, déchets d’équipement électrique et électronique. Réglementés, ils sont soumis à la Rep, responsabilité élargie du producteur, une éco-participation payée par le consommateur au producteur ou au distributeur. Ce dernier la reverse à l’éco-organisme, qui organise et finance la collecte et le traitement des déchets, réalisés par des sous-traitants. « On a 63 actionnaires et 500 producteurs sont adhérents. Trecodec travaille pour eux », indique Bernard Creugnet, le président. L’entreprise dispose d’un réseau de 1 500 points d’apport volontaire, dont 700 dans des espaces publics, comme des supermarchés et stations-service. La société récupère aussi les déchets réglementés déposés aux quais d’apport volontaire.

    n Batteries, direction la Corée

    1 000 tonnes sont traitées sur les 1 400 tonnes mises sur le marché en un an. Elles prennent la direction de la Corée du Sud par bateau, où une usine est capable de les retraiter. &discReturn;

    &discReturn;n 2/3 des huiles recyclées

    Les huiles de moteur récupérées sont analysées afin de déterminer si elles contiennent des substances nocives. « Une fois traitées, elles vont à la centrale Enercal de Doniambo, explique le président de Trecodec, où elles sont mélangées au fioul pour le carburant. » Sur les 4 500 tonnes d’huile mises sur le marché chaque année, 3 000 sont recylées.

    n La galère des piles

    « Les piles, c’est ce qui est le plus difficile à collecter », insiste Bernard Creugnet. Seules 22 à 23 tonnes, sur un marché d’environ 100 tonnes, sont récupérées. Cette catégorie de déchets comprend les chargeurs, ainsi que les batteries de téléphones et d’ordinateurs. Auparavant envoyées en Métropole, les piles sont, depuis cette année, dirigées vers l’Australie. « Une unité de traitement vient d’ouvrir à Melbourne. Recycal, qui les récupère ici, les conditionne et les stocke avant de les y envoyer. »

    n Les voitures démontées

    La carcasse des véhicules usagés est décortiquée et les métaux séparés. « Ce qui est stérile, comme la moquette et les sièges partent à l’enfouissement à Gadji, le métal est exporté vers la Chine. » L’aluminium des carcasses va chez Autoplast et EMC, où il alimente leur fonderie. Les lingots sont ensuite vendus à l’export. Sur un marché de 9 000 véhicules vendus à l’année, entre 1 500 et 2 000 sont traités. Les casses automobiles en détruisent environ 1 500 de plus.

    n Pneus : une partie broyée

    Sur les 5 000 tonnes mises sur le marché annuellement, Trecodec en traite entre 3 500 et 3 800. « Environ 500 tonnes sont broyées et utilisées comme drains par la Calédonienne de service public », indique Bernard Creugnet. Le reste est exporté en Corée du Sud, où il sert de combustible afin de produire de l’énergie.

    n Un démantèlement local

    Pour les DEEE, déchets d’équipement électronique et électrique, Bernard Creugnet souhaiterait qu’une initiative de démantèlement local voie le jour. « Cela permettrait au moins de séparer les matières pour une meilleure valorisation. » Le gros électro ménager comprend les frigos, congélateurs, climatiseurs, machines à laver, lave-vaisselle, gazinières, etc. « Ces derniers intéressent peu les recycleurs de métaux extérieurs au pays, parce qu’ils sont constitués d’un assemblage de plusieurs matières, huile, plastique, métal, colle, mousse… » Quand tout est dépollué, une partie rejoint la filière métal. Le reste, compressé, est envoyé en Asie. Cela représente 100 tonnes. Les DEEE, ce sont aussi les luminaires, les téléphones, les ordinateurs, les écrans, etc., soit 500 tonnes environ, qui sont directement chargées dans des conteneurs à destination de l’Australie.

    Savoir+

    Trecodec, 1 bis, rue Picardie, Vallée-des-Colons. Tél. : 288 828. Numéro vert : 05 28 28. Site Internet : trecodec.nc.

    P

    10 000 tonnes de déchets dits réglementés sont prises en charge par Trecodec chaque année : piles, batteries, huiles, véhicules, pneus et DEEE.

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    Cinq déchèteries

    sont situées dans l’agglo. Trois à Nouméa (PK 6, Magenta et Ducos), une à Païta (Gadji), et une au Mont-Dore (La Coulée).

    T

    La Sem Mont-Dore

    traite environ 700 tonnes de déchets recyclables issus des points et des quais d’apport volontaire de Nouméa et de Gadji.

    r

    « Il faut une vraie filière de valorisation des déchets verts. »

    Bernard Creugnet, président de Trecodec.

    e

    Repères


    Et les déchets verts ?

    Si une petite partie est transformée en compost, le reste est enfoui à Gadji. « Une vraie filière de valorisation des déchets verts, qui représentent 35 000 tonnes par an, devrait être créée », estime Bernard Creugnet, président de Trecodec.


    Les petits bouchons d’amour en Belgique

    C’est l’association Caledoclean qui récupère les bouchons en plastique sur le territoire. Ces derniers, triés, en fonction de la composition du plastique, sont stockés dans un dock mis à disposition par la SLN. Entre 15 et 20 tonnes sont récoltées tous les deux ans. « Ils sont exportés vers la Belgique où ils sont recyclés en palette en plastique. Très dures, elles peuvent durer 50 ans », développe Thibault Bizien, chargé de mission à Caledoclean. La difficulté avec le plastique ? C’est complexe à valoriser. « Certains, comme le PVC, ne se recyclent pas, parce qu’il contient du chore. » Ce que souhaiterait Thibault Bizien ? « Le faire ici, ça pourrait fonctionner localement. »


    Le Sign ne répond pas

    Le Sign, Syndicat intercommunal du Grand Nouméa, n’a pas répondu à nos sollicitations. La collectivité est responsable du traitement des déchets, une compétence qu’elle a déléguée à la CSP, Calédonienne de service public, en 2005, pour une durée de trente ans.

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