azerty

azerty

qwerty

qwerty

    Nouvelle Calédonie
  • Yann Mainguet | Crée le 06.10.2018 à 04h43 | Mis à jour le 06.10.2018 à 04h43
    Imprimer
    environnement. La province Sud consulte et trace en ce moment les contours d’un parc provincial sur la côte Oubliée. Cette création serait le plus vaste espace naturel terrestre protégé de Calédonie.

    La côte Oubliée abrite cent fois plus d’espèces endémiques qu’en Métropole. Et plus de 50 % des forêts humides de Nouvelle-Calédonie. Cet espace isolé concentre des records pour la biodiversité terrestre. Consciente de la qualité exceptionnelle du milieu naturel, la province Sud travaille actuellement, avec de nombreux partenaires, sur un projet d’aire protégée, de niveau « parc provincial ». Après Thio, la discussion s’est déplacée jeudi à Yaté, l’autre commune concernée. L’ambition est de voir aboutir le programme avant les élections provinciales de mai 2019.

    Les coutumiers des districts comptent aussi préserver ces terres. Après une première initiative en 2014, un moratoire, pour la période 2018-2028, « contre tous travaux d’ouverture de route, de mine et de barrage hydroélectrique sur la côte Woen Vùù- Pwa Pereeù dénommée publiquement “côte Oubliée?? », a été signé il y a quatre mois. Deux démarches, de dimensions toutefois différentes, se rejoignent. Avec le projet de parc provincial, élaboré depuis plus de trois ans selon l’élue Nina Julié, la province Sud passerait de 8 % à 20 % d’espaces terrestres protégés. La superficie de l’aire actuellement présentée est importante : 880 km2. Soit l’étendue de la commune de Boulouparis, ou quatre fois celle du « parc de la rivière Bleue ». Cette zone sur la côte Oubliée serait alors le plus vaste espace naturel terrestre protégé du territoire.


    L’équation minière

    Le périmètre va certainement évoluer, après le recueil de suggestions et des discussions. A Yaté, Fabien Albouy, de l’Observatoire de l’environnement, a proposé d’intégrer le milieu marin dans le projet de protection. Et ce, en raison de l’« interaction forte avec le milieu terrestre ». Telle est l’une des recommandations du conseil scientifique de l’Oeil. Les représentants de la province Sud vont étudier cette orientation. En revanche, l’incorporation d’un certain nombre de bassins versants côtiers constitue un point de divergence. Raphaël Mapou, originaire de Yaté, demande, lui, une prise en compte du « principe du consentement préalable et éclairé exercé par les districts coutumiers », et a avancé la notion de « zone tampon » à préciser sur le plan juridique. Le projet de parc provincial gèlerait 50 % du domaine minier de la côte Oubliée, soit 107 titres. Une des équations est bien là : articuler le potentiel minier avec les enjeux environnementaux. Tous les mineurs ont été rencontrés.

    Un comité de pilotage doit se saisir des remontées du terrain dans les prochains jours, puis le périmètre du projet de parc provincial sera arrêté. Pour un passage envisagé en assemblée en mars ou avril 2019.


    2 étapes. D’après l’élue Nina Julié, le périmètre du parc provincial doit d’abord être délimité. Puis, dans cette zone, seront tracés des espaces de protection plus élevée. Une réflexion sera aussi posée sur les alentours.

    P

    Sur le bureau de la province Sud, tombent avec une régularité surprenante des demandes de scientifiques internationaux prêts à venir étudier les richesses de la côte Oubliée. Des experts le signalent volontiers, cet espace isolé de la Nouvelle-Calédonie pourrait candidater sans difficulté, un jour, à l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco.

    Fin 2016, la mission scientifique d’ampleur La Planète Revisitée avait présenté, fascinée, ses conclusions. Quelques mois plus tôt, à la demande des coutumiers de la région, l’Observatoire de l’environnement (Œil) avait réalisé une synthèse dévoilant la qualité exceptionnelle de ce milieu naturel. Première affirmation, la côté Oubliée est un réservoir de biodiversité. Sur 7 % du territoire sont concentrés plus du tiers des espèces végétales natives du pays, 30 des 102 espèces de reptiles du Caillou, la moitié de ses forêts humides sur sol latéritique, écosystème rare et fragile qui forme ici son « dernier cordon non dégradé ».

    Des espèces uniques au monde sont ici recensées. Parmi les 571 espèces végétales natives répertoriées sur la côte Oubliée, 26 sont considérées comme « micro-endémiques ». Elles ne vivent que dans une zone restreinte, quelques vallées, parfois un unique pan de montagne.

    Cet espace est aussi une « zone refuge ». Ces 1 200 kilomètres carrés sont moins touchés que d’autres régions par les principaux prédateurs de la biodiversité et permettent à nombre d’espèces rares ou en danger de prospérer. Ainsi, sur les flancs est du Humboldt, du mont Kouakoué ou dans l’aire protégée de la Haute Pourina, sont observés des pétrels de Gould ou de Tahiti, des cagous ou des méliphages noirs. La zone rassemble 53 des 168 espèces d’oiseaux du pays, dont l’égothèle calédonien, qui n’a pas été vu depuis 1998. Même constat chez les reptiles, les poissons d’eau douce, des insectes de sous-bois ou des espèces végétales.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS
    Contenus Locaux Sponsorisés










rigthbanner

rigthbanner