Il n’est pas le premier Calédonien à intégrer la prestigieuse Université de Columbia, à New York. En revanche, il est certainement le premier Calédonien diplômé de Sciences-Po et de Columbia. A seulement 21 ans, et après un parcours sans faute, Stanislas Pinçon semble promis à un brillant avenir.

Scolarisé au collège de Normandie puis au lycée Jules-Garnier, il décroche à 17 ans un bac S et réussit le concours d’entrée à Sciences Po en candidat libre. Comme tout Océanien expatrié sur le Vieux Continent, il se heurte lui aussi à l’épreuve de l’intégration. Une barrière « psychologique », analyse le jeune homme avec du recul. « J’avais l’impression que même les Italiens avaient plus de facilité à s’intégrer, indique Stanislas. J’avais 17 ans. En Calédonie, on n’a pas forcément l’habitude d’aller vers les gens qu’on ne connaît pas. » A Paris, comme à New York, le sport lui permet de sortir de sa bulle, de brasser du monde, et de se faire une place.

15 millions de francs

Travailleur acharné, il reconnaît qu’il a dû ramer plus que les autres. « Je ne partais pas avec les mêmes armes que les gamins qui avaient fait telle ou telle classe préparatoire, ou tel lycée prestigieux de Paris » raconte l’étudiant. C’est d’ailleurs l’un de ses plus grands regrets : s’être laissé intimider, au point de se mettre des limites. « Il ne faut pas se comparer, et bien se dire que là d’où l’on vient c’est une force, assène le jeune homme, parce que, nous aussi, on a des choses à apporter aux autres. Au final, on a de la chance de venir de Calédonie. »

Cependant, les études supérieures aux Etats-Unis ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Si le programme d’échange lui a permis de partager sa scolarité entre Paris et New York, les deux années à l’université de Columbia ont représenté un investissement de 15 millions de francs. Une somme conséquente que Stanislas a pu réunir notamment grâce au concours du programme Cadres avenir, et à une aide exceptionnelle de la province Sud.