La phrase, lue dans le magazine CCInfo de juillet-août, pique la curiosité, voire soulève l’étonnement. « Si l'aéroport de Nouméa-La Tontouta est cher, ce n'est pas le fait de la CCI-NC. » Quand un avion d’AirCalin, de Qantas, d’Air Vanuatu, ou encore d’Air New Zealand se pose à Païta, la compagnie aérienne paie l’utilisation des infrastructures : la piste, le balisage, les banques d’enregistrement, le déploiement des passerelles… Cette somme revient au gestionnaire du lieu, en l’occurrence la Chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle-Calédonie. Une ritournelle est d’ailleurs parfois entendue : l’absence de développement du trafic est due à la cherté de l’aéroport… Est-ce exact ?

La CCI-NC indique avoir externalisé une étude sur le coût de l’utilisation des infrastructures, auprès de l’aéroport de Marseille en Métropole. Il s’agit d’un comparatif des redevances aéronautiques payées par les compagnies pour un A330 effectuant une rotation de jour. D’après le résultat fourni et publié dans le magazine de la chambre consulaire, le montant de cette redevance est moins élevé à Nouméa-La Tontouta que sur d’autres sites du Pacifique (Tokyo, Auckland) ou de l’Outre-Mer français (Cayenne, La Réunion, Pointe-à-Pitre, Fort-de-France). Papeete ferme la marche de ce classement (voir infographie). Dans le détail, 120 000 francs, contre 160 000 en Martinique, ou 260 000 en Nouvelle-Zélande. Bien que, tient à préciser la CCI-NC, le trafic aérien à La Tontouta est en moyenne 60 % plus faible que celui des autres aéroports ultramarins, le coût calédonien est 30 % moins cher. Ces redevances aéronautiques estimées ici à 120 000 francs paraissent peu lourdes au regard du poids de l’investissement dans la rénovation de la structure achevée en 2013.

Alors, un aéroport cher ? Qu’en penser ? « La Chambre n’est pas le seul opérateur sur la plateforme de Tontouta », mentionne l’article de CCInfo qui pousse même la balle plus loin. « D'autres postes de coûts, plus élevés qu'ailleurs, pèsent sur les compagnies, tels que le carburant et les autres prestataires ». Contacté, le représentant des fournisseurs de carburant n’a pas donné suite à notre sollicitation.

Pas discriminant

Intervenant majeur à l’aéroport, Pacific Airport Engie, spécialisée dans l’assistance en escale, s’occupe du traitement des bagages, du fret aérien, de l’enregistrement des passagers (sauf ceux d’AirCalin), du nettoyage des avions, ou encore de la restauration à bord. Son contrat relève d’« une délégation de service public confiée par la Chambre de commerce » indique la société, contactée, dont 170 salariés œuvrent à l’aéroport. Autrement dit, « nos tarifs publics sont préalablement agréés ». D’ailleurs, selon Pacific Airport Engie, ses prix, qui ont baissé de 4 % il y a quatre ans, n’ont pas augmenté depuis. Un calcul permet de peser la charge globale de l’assistance au sol, par passager, à La Tontouta : 1 700 francs, tout compris, avance la filiale du grand groupe mondial dans le secteur de l'énergie, Engie. Conclusion, « nos coûts d’assistance en escale n’ont rien de discriminants aujourd’hui pour une compagnie aérienne qui veut desservir la Nouvelle-Calédonie ».

Un débat semble donc exister entre le gestionnaire et les prestataires. Un échange de points de vue qui ne doit pas peser sur la recherche de compétitivité de l’aéroport international.