n Production : miser sur la « qualité »

Jean-Loup Leclercq, directeur général du Fonds social de l’habitat (FSH) depuis le mois de juin, veut insister sur la « qualité » de la production de logements, « favoriser » les « exigences architecturales, fonctionnelles et environnementales ». Mais « le but final, c’est bien sûr la quantité », concède M. Leclercq, et le FSH n’est « pas un petit navire » qui peut changer rapidement de direction. En 2017, 323 logements ont été livrés, un niveau de production « exceptionnel » qui devrait aussi être celui de 2018.

n Des programmes de moindre envergure

Le foncier se fait « rare », notamment à Nouméa, et 75 % des ayants droit du FSH n’ont qu’une voiture par foyer et ont donc besoin de vivre très près de leur travail. « Nous allons évoluer vers des productions de moindre envergure, avec 20 à 30 clefs maximum », annonce Jean-Loup Leclercq. Le FSH en attend une « plus grande mixité sociale » et une « gestion locative plus fluide ». Reste à dénicher ces précieux terrains.

n Le gisement des logements insalubres

« Près de 200 immeubles appartenant à des bailleurs privés sont actuellement identifiés comme insalubres sur le Grand Nouméa », rappelle le directeur. Le FSH lorgne sur ce gisement et veut « inciter » les propriétaires qui n’ont pas les moyens ou la volonté de rénover ces logements à les lui vendre. « C’est une action de fond qui doit être menée avec l’ensemble des acteurs » publics, estime M. Leclercq. « On ne le fera pas sans l’aide du gouvernement et de l’État, en matière de financement. »

n Défiscalisation : l’enjeu est immense

Le FSH espère un « virage » : la défiscalisation nationale, aujourd’hui réservée à la construction, pourrait bientôt être étendue à la rénovation et à l’acquisition de logement social. Il est aussi question de rapatrier à Nouméa, au haussariat, la décision d’accorder ou de refuser la défisc’ aux projets de logement social d’un montant inférieur à 2 milliards de francs. Le projet de loi de finances 2019 est en cours de préparation à Paris. « Les députés ont rencontré le ministre des Finances. Je vais moi-même, dès la semaine prochaine, faire le tour des ministères », annonce le directeur.

n « Lutter contre les incivilités »

« Certains locataires ont dépassé les bornes », estime le directeur. Pour « garantir la qualité de vie », le FSH a engagé « un gros travail collaboratif avec les institutions ». Le directeur veut faire preuve de « fermeté » à chaque fois « qu’il le faudra ». « Nous avons été contraints de procéder à plusieurs expulsions depuis le mois de juin », indique Jean-Loup Leclercq. Certaines résidences ont déjà été équipées de caméras de surveillance. Un numéro vert permet aux locataires de faire intervenir une société de surveillance à toute heure, et l’enregistrement des appels « permet d’identifier les familles qui peuvent être à l’origine des problématiques ».

gilles.caprais@lnc.nc